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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

BERTHOMIER Pierre Auguste Henri

Pseudonyme: Goéland

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Pour nous contacter:
afmddelallier@orange.fr
 

est né le 18 juillet 1910 au domicile de ses parents au N° 5, Cours Arloing à Cusset (03). Son père Charles est avoué et sa mère Jeanne née MÉNABRÉA est sans profession.
 
Source de la photo: Mémorial de l'Alliance.
 

Le 16 septembre 1930 il obtient le brevet de pilote d'aviation homologué sous le N° 23151.

Le 24 octobre 1930 il devance l'appel à Clermont-Ferrand et s'engage pour 12 mois et est affecté au 2ème Groupe d'Aviation d'Afrique. Il se rengage régulièrement et finit sergent-chef le 24 décembre 1938.

 
Il est ensuite employé comme pilote civil à la compagnie aérienne «Air Bleu» et réside au N° 10, rue Jean Bart à Paris (6ème).

Convoqué le 26 août 1939 au Bataillon de l'Air N° 105 pour une période d'exercices, il va devoir rester suite à l'ordre de mobilisation générale du 2 septembre 1939.

Ce 2 septembre 1939 il épouse Germaine TOTI à Marseille (13) et est domicilié Cours Tracy à Cusset.

Il passe au Bataillon de l'Air N° 110 le 17 décembre 1939 et est démobilisé le 17 août 1940 à Aulnat (63).

Il est l'une des premières recrues du réseau «Alliance» sous le pseudonyme de "Goéland".
 

Réseau «Alliance»: cet important réseau de renseignement essentiellement militaire- mais aussi filière d'évasion- est créé en avril 1941 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau.

D'abord pétainiste, puis giraudiste, il va finalement se rallier au général De Gaulle début 1944. Il est dirigé par Marie-Madeleine Fourcade et le commandant Faye.

Source: Dictionnaire Historique de la Résistance

 

Redevenu pilote civil à "Air Bleu" chargé de faire la distribution du courrier du gouvernement de Pétain en Zone Libre, il vole de ville en ville et collecte les renseignements recueillis par les différents agents. Il repère les terrains de parachutages et dirige ces parachutages (armes, argent, émetteurs, vêtements chauds).

En 1943 il propose d'enlever Pétain ou Laval et de les emmener à Londres. Le projet qui a reçu l'accord de l'Intelligence Service est abandonné à cause d'une fuite. Dommage! Pierre BERTHOMIER est «grillé» pour quelque temps et part en Angleterre jusqu'en juin. Il travaille ensuite sur Paris avec son adjoint, Jean FONTAINE.

Il est arrêté avec son adjoint le 21 septembre 1943 dans les environs de Volvic (63) par la Gestapo de Vichy commandée par Hugo GEISSLER. Selon Marie-Madeleine FOURCADE ils se défendent les armes à la main et sont grièvement blessés.

Il est transféré à la prison de  Fresnes comme les autres membres du réseau "Alliance".

Il est déporté N.N. ("Nacht und Nebel": "Nuit et Brouillard") au Sicherungslager/ camp de sûreté de Schirmeck (67) où il arrive le 20 mai.

 

Procédure "Nacht und Nebel"

instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.
 

Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, il fait partie des 107 membres du réseau «Alliance» qui sont transférés par groupe de 12 au camp du Struthof-Natzwiller.

Dans "Tribunal de Guerre du IIIe Reich", Auguste Gerhards écrit: "Dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, les condamnés du block 10 du camp de Schirmeck, du bunker (cachot) et du "garage" sont chargés en voiture cellulaire ou en camion bâché et emmenés au camp du Struthof par rotations toutes les deux heures, le fourgon entre dans le camp, suit la rampe qui accède au fond, près des sapins, où il s'arrête. Les prisonniers en descendent  et sont conduits par groupes de 12 dans la baraque-vestiaire, où on les somme de se déshabiller avant qu'ils soient acheminés dans un local situé au-dessous du four crématoire, sous prétexte d'une désinfection. Mais arrivés là ils sont étendus sur le sol et exécutés d'une balle dans la tête. Les corps sont ensuite remontés par l'ascenseur jusqu'au four crématoire et incinérés à raison de 4 à 6 par heure... Les habitants disent avoir vu la cheminée fumer plusieurs jours de suite. Le linge récupéré est rapporté à Schirmeck."

Il décède le 1er septembre 1944 à Natzwiller (67) selon l'état civil de Cusset.

«Mort pour la France»

 Son nom figure sur la plaque au camp du Struthof et au Monument aux Morts de Cusset.
 

ICI 107 MEMBRES DU S.R. ALLIANCE
DES FORCES FRANÇAISES COMBATTANTES
ONT ETE MASSACRES DANS LA NUIT DU 1er SEPT.1944

Photos: AFMD de l'Allier.


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 54095 ), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et  des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

"Mort en déportation" selon l'arrêté de la Directrice Générale de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 11 février 2016 paru au Journal Officiel  n°74 du 27 mars 2016.

Sources:

 
- Archives Départementales de l'Allier  1 R 1930.1020.1674,

- Archives Municipales de Cusset

- Etat civil de Cusset (03)

- Fourcade Marie-Madeleine L'arche de Noé Réseau "Alliance" 1940-1945   Plon 2003

- Gerhards Auguste Tribunal de Guerre du IIIe Reich Le Cherche-Midi et Ministère de la Défense Paris 2014

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

Mémorial de l'Alliance

- Noguères Henri en collaboration avec Marcel Degliame-Fouché Histoire de la Résistance en France Tome 3  Robert Laffont 1972

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 54095)
 
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