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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
GUÉRAUD Claude Maurice
 

est né le 21 mars 1922 à La Clayette (71). Son père Jean-Marie est dresseur et sa mère Marie-Louise née AUGOYARD est sans profession. Ils sont domiciliés au lieudit La Cime du Bourg à La Clayette.

Il est requis civil chez M.Meunier, marchand de vins à Moulins (03), puis requis à l'Atelier de Chargement à Yzeure (03).

Contacté par Mademoiselle LESCURE, il entre au réseau «JOVE» le 15 décembre 1942 sous le matricule N° 1115. Sous le pseudonyme de «Jockey», il collecte des renseignements.

Source de la photo ci-contre: Archives de Jean Thévenet.

 
Mais il est aussi réfractaire au S.T.O. Service du Travail Obligatoire.

Par la loi du 16 février 1943 du gouvernement de l'Etat Français est créé le Service du Travail Obligatoire qui impose aux hommes nés au 4ème trimestre 1919 et en 1920-21-22 d'aller travailler pendant deux ans en Allemagne.

En effet son nom figure bien sur la liste dressée par l'Etat Français des "défaillants" à Yzeure où il est domicilié rue du Parc d'Artillerie.


Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier STO 778 W 60.

Contacté par Roger DUMAIT il entre le 1er décembre 1943 au réseau «Béarn» sous le matricule N° RUA 704. Il est agent de renseignements et d'action. Chargé de mission de 3ème classe il a le grade fictif de sous-lieutenant.

 En plus de Roger DUMAIT, il retrouve dans ce réseau Jean THÉVENET et Georges PÉRICHON.
 

Il est arrêté le 26 mai 1944 à son domicile, rue du Parc d'Artillerie à Yzeure (03) par les gendarmes français comme « terroriste et gaulliste». Ses trois camarades du réseau sont aussi arrêtés. Ils sont livrés aux Allemands qui les internent à la prison de Riom (63). Le 28 juin 1944 ils sont transférés en car à Compiègne.

Le 2 juillet 1944 ils sont déportés de Compiègne à Dachau dans le convoi N° I.240 surnommé Le Train de la Mort.
 
Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S. de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.
Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».
 
 Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Les corps des 519 victimes recensées sont transférés directement au crématoire.
 
Quant à Claude GUÉRAUD il arrive vivant à Dachau et reçoit le matricule N°77865.
 
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen  10081566.

Après la quarantaine, il est transféré le 22 juillet au Kommando de Neckargerach.

 
Neckargerach: Kommando du KL Natzwiller. Il est mentionné pour la première fois le 27 avril 1944, et compte déjà 900 détenus début mai 1944, 1250 et plus à partir de mi-mai et jusqu'à septembre 1944. La majorité travaille dans les mines ou dans les environs d'Obrigheim. A partir de l'automne 1944, Neckargerach sert en partie comme camp de malades pour les camps du Neckar. Il est situé près de Mannheim.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

 

Il retourne à Dachau le 29 octobre au Revier ou Infirmerie pour soigner «un phlegmon dû aux mauvais traitements- scarlatine-typhus» selon son témoignage. Les traitements qu'il y subit  sont aussi mauvais, mais il n'y a pas de travail et pas d'appel.

Il est libéré par les Américains à Dachau le 29 avril 1945 et rentre le 27 mai.
 
Le 5 avril 1947 il épouse Lucienne DUMONTET à Moulins (03).

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 274559), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. ( Déportés et Internés de la Résistance).
 
La carte de Déporté Résistant N° 1.011.32962 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 17 février 1961.
  
DIAC Clermont-Ferrand
Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.
 

Il décède à Mâcon (71) le 26 novembre 2001.

 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, STO 778 W 60,

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de La Clayette (71)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 274559)

- Service International de Recherches d'Arolsen  10081566,
 
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