Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
JOSEPH Gaston Simon

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr

 
Archives de la famille

est né le 3 novembre 1899 au N° 94, rue d'Alésia à Paris (14ème). Son père Manicié est employé de commerce et sa mère Clara née ZWANG est employée de commerce. Ils sont domiciliés au N° 36, rue Faidherbe à Paris (11ème).

Il est représentant de commerce quand il est incorporé le 19 avril 1918. Il est affecté au 23ème Régiment d'Infanterie Coloniale. Il est rayé des contrôles le 30 juin 1921 avec le grade de caporal.

Source de la photo: Archives de la famille.

 

Le 4 juin 1931 il épouse Denise LEWIDOFF à Paris (16ème) et ils ont un fils Daniel. Industriel il est domicilié 38 bis, boulevard Gouvion-Saint-Cyr à Paris (17ème).

Archives de la famille Archives de la famille

A gauche: Photo de Denise née LEWIDOFF. A droite: Gaston avec son fils Daniel. Archives de la famille. 


Rappelé le 3 septembre 1939, il est affecté au dépôt d'Infanterie Coloniale N° 49.

En 1942 il se réfugie avec son épouse  au N° 2 bis, rue Nationale à La Châtre (36).

Venu à Néris-les-Bains (03) pour régler un problème, il est arrêté par la police allemande dans la rafle du 12 mai 1944 au Nouvel Hôtel à Néris-les-Bains et interné à Vichy (03)

Il est transféré le 26 mai 1944 de Vichy à Drancy où il reçoit le matricule N° 23264.

Le 30 mai 1944 il est déporté de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 75.

Source du document ci-dessus: Mémorial de la Shoah C75_18.

Dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, Serge Klarsfeld écrit à propos du convoi N° 75: " 534 hommes et 470 femmes ont constitué ce convoi où l'on comptait 104 enfants de moins de 18 ans. (...) A l'arrivée de ce convoi le 2 juin, 239 hommes reçurent les matricules A 11841 à A 12079, tandis que 134 femmes recevaient les matricules A 7065 à A 7198. 624 personnes furent immédiatement gazées. En 1945, on dénombrait 85 survivants dont 51 femmes".

Il décède le 4 juin 1944 à Auschwitz selon l'état civil de Paris (14ème) et le JO N° 245 du 21 octobre 1994.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministère des Anciens Combattants en date du 14 septembre 1994 paru au Journal Officiel N°245 du 21 octobre 1994.

 
Sources :
 
- Archives Départementales de l'Allier 654 W 6
 
- Archives et témoignage de la famille

- Archives de Paris 1 R 1919.1488,

- Centre de Documentation Juive Contemporaine C75_18

- Etat civil de Paris (14ème)

- Klarsfeld Serge Liste des transferts de Vichy à Drancy le 26 mai 1944

- Klarsfeld Serge Mémorial de la Déportation des Juifs de France  1978

- MemorialGenWeb  site Internet

- yadvashem.org Feuille de Témoignage

 
 

Témoignage écrit  de Monsieur Jean-Paul LEWIDOFF, neveu de Gaston JOSEPH.

« Sur Gaston JOSEPH, mon oncle ,(…) je vais m'efforcer de faire émerger des souvenirs précis, souvenirs d'enfance, ayant 11 ans au moment des faits, mais en ayant une claire conscience, souvenirs d'un homme dont je suis, après le décès de son fils Daniel le 20 janvier 2012, le précaire et temporaire dépositaire.
 
Epoux de Denise LEWIDOFF, la sœur de mon père Raymond, dont il était très proche, Gaston JOSEPH était, autant que je sache, l'un des principaux collaborateurs de son cousin, Robert JOSEPH, patron de la TIRU, une entreprise vouée au traitement des ordures ménagères, qui avait son siège boulevard Beaumarchais à Paris. Je me rappelle l'avoir entendu parler de gadoue et de lieux d'activité à Brie-Comte-Robert, Sarcelles-Saint-Brice, Nanteuil-le-Haudouin, Magny-en-Vexin. Il gagnait bien sa vie, posséda une Hotchkiss, puis une Peugeot (202?).
 
Photo ci-contre: Gaston JOSEPH et son fils en 1935. Archives de la famille.
Archives de la famille
 

Il avait du goût pour les belles choses, les tableaux, les œuvres d'art. Il allait aux sports d'hiver, faisait du tourisme. (Je me souviens d'une superbe vue du viaduc de Garabit).

Je pense qu'il quitta Paris au début de 1942, lors de l'intensification des lois antisémites, avec mon père, conduits par ma mère, aryenne, à la Ligne de Démarcation en Dordogne du côté de Thiviers, Nontron, Magnac-sur-Touve, qu'ils franchirent de nuit clandestinement sous la conduite d'un passeur, M.DURUISSEAU, qui conduisit de même un peu après ma tante Denise et mon cousin Daniel en Zone Libre, puis en un troisième voyage, ma mère et moi.

Nous nous retrouvâmes tous réfugiés à la Châtre dans le Berry où nous vécûmes, Daniel et moi, trois années scolaires avec MM.SAVIGNAT, DUMAY et FOUCHER, tous gens excellents dont je garde le meilleur souvenir comme de tous les Castrais qui furent nos voisins. Je précise que le Boischaut, la vallée Noire de George Sand, était une région où l'esprit de résistance dominait.

Pourquoi La Châtre? Parce que s'y était déjà abritée, rue Ernest Périgois, la tante Jeanne, Jeanne SCHLOSSER, une énergique Juive alsacienne, sœur de Clara née ZWANG, la mère de Gaston qui devait s'éteindre à La Châtre. La tante Jeanne, très âgée à mes yeux- comme une cousine Marthe originaire de Sarreguemines- devait survivre à l'Occupation et aller finir ses jours en Californie du côté de Berkeley.

Quant au motif de la présence de Gaston JOSEPH à Néris-les-Bains, il était assez mince, s'il fut lourd de conséquences. Il s'agissait pour lui de discuter avec le propriétaire qui habitait Néris de certaines conditions de la location de la maison qu'il occupait rue de l'Abbaye, questions qui eussent pu être réglées sans déplacement. Gaston joua de malchance. Il ne voulut pas importuner pour une nuit ses cousins GOLTMAN- Marcel et son fils Pierre, qui allaient eux-mêmes être arrêtés le 27 mai 1944 et déportés- et il préféra pour son malheur coucher à l'hôtel où il fut pris dans la rafle du 12 mai qui allait lui être fatale et qui eut aussi pour conséquence de provoquer un an plus tard en mai 1945 la mort de son épouse, Denise, atteinte d'une pleurésie tuberculeuse, médicalement curable, mais qui se laissa mourir, n'ayant pas la force de surmonter son désespoir. Leur fils Daniel, doublement orphelin, allait être élevé par mes parents comme un frère.»

Olonne-sur-Mer, le 3 juillet 2012.

© AFMD de l'
Allier