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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

MORICOT André Jean Baptiste

Nous sommes à la recherche d'une photo.

est né le 14 juin 1918 au domicile de ses parents 16, rue Isabey à Athis-Mons (91). Son père Pierre est employé de chemin de fer et sa mère Marie née BUTTE est sans profession. Il est élevé par ses grands-parents cultivateurs au Petit-Congour à Lignerolles (03).

Il est employé comme chauffeur à la SNCF à Vierzon (18). Puis requis du STO (Service du Travail Obligatoire) début 1943 il quitte son emploi et se réfugie chez sa sœur à Montluçon (03) et trouve à s'employer dans différentes fermes à Lignerolles.

Gustave GUILLOMAT, Henri MALLET et André MORICOT sont arrêtés le 7 avril 1944 par la police de Montluçon et internés d'abord à la Maison d'Arrêt de Montluçon, puis à la prison de Riom (63).

Le 28 juin la prison de Riom est vidée par les Allemands et les prisonniers sont transférés à Compiègne en car.

Le 2 juillet 1944 il fait partie des hommes déportés de Compiègne à Dachau dans le convoi N° I.240 surnommé «Le Train de la Mort».


Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau , «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

André MORICOT n'arrive pas vivant à Dachau. Il fait partie des 519 victimes recensées. A l'arrivée son corps ainsi que celui de ses camarades de souffrance est parti directement au crématoire.



                           Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Il décède le 2 juillet 1940 à Dachau (Allemagne) selon l'état civil d'Athis-Mons, ce qui est impossible quant au lieu puisque le train n'est arrivé à Dachau que le 5 juillet.

Il décède selon la formulation adoptée maintenant entre le 2 et le 5 juillet entre Compiègne et Dachau (Allemagne).


La polémique éclate lorsque le 22 mai 1949 le Conseil Municipal de Lignerolles décide de faire figurer au Monument aux Morts les noms d'Henri MALLET et de Gustave MORICOT sous l'appellation «Morts pour la France». Les Anciens Prisonniers de Guerre 1939-1945 élèvent une protestation indiquant qu'Henri MALLET et Gustave MORICOT avaient été arrêtés pour un délit de droit commun.

Le Maire organise alors une réunion à la mairie le 23 octobre 1949. Sont présents le Conseil Municipal, les Anciens Combattants de 1914-1918 et les Anciens Prisonniers de Guerre 1939-1945. La proposition du maire est soumise au vote à bulletin secret. Elle est rejetée par 31 voix contre 18.

Le maire propose alors de faire figurer les noms d'Henri MALLET et de Gustave MORICOT sur une plaque à part sous le titre de «Déportés», ce qui est accepté par 24 voix pour, 22 contre et 3 abstentions.

 En 1943-1944 c'était une pratique relativement admise que des maquisards ou des groupes de résistants puissent se faire remettre des tickets d'alimentation ou du tabac à la double condition que ce soit sur ordre de leurs chefs et que ces tickets d'alimentation et ce tabac soient remis au groupe.

Ce qui est reproché aux trois hommes, ce n'est pas d'avoir réquisitionné des tickets d'alimentation et du tabac, mais d'avoir non seulement gardé ces tickets et le tabac à leur domicile où «la plus grande partie» a été retrouvée, mais aussi «d'avoir revendu des titres d'alimentation (…) à raison de 50 frs l'un» et donc d'avoir, selon le préfet de l'Allier en décembre 1951, «commis les vols pour leur propre compte».

Par ailleurs, plusieurs attestations émanant de responsables du Front National et des F.T.P.F. (Francs-Tireurs et Partisans Français) dont le commandant FAVRE alias VALLAT font état de la résistance d'André MORICOT.



Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1580 W 8, 1580 W 13,

- Etat civil d'Athis-Mons (91)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier

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