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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

CHAMPOMIER Jean-Baptiste Antoine Gilbert

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Pour nous contacter: afmddelallier@orange.fr


est né le 5 août 1903 au domicile de son grand père Etienne SANCIAUME au Bray à Bellenaves (03). Son père Antoine est garde-forestier et sa mère Marie née SANCIAUME est femme au foyer. Ils sont domiciliés à Lalizolle (03).

Engagé volontaire pour 4 ans en octobre 1921 au 121ème Régiment d'Infanterie il est affecté au 36ème Régiment d'Artilleurs Tunisiens en novembre 1922. Envoyé au Levant en septembre 1923 il est affecté au 24ème Régiment d'Infanterie à son retour en avril 1924. Il est rayé des contrôles le 14 octobre 1925.

Source de la photo: Rispal Manuel Hors série «La Montagne» Les chemins de la victoire : Auvergne 1945 avril 2005.


Le 16 janvier 1926 il épouse Léonie ROUMEAUX à Bellenaves (03).

En 1927 il est domicilié à la Maison Forestière du Bois Jaumal à Bellenaves.

Par décision du 22 août 1932 il est classé dans l'affectation spéciale comme garde au titre des Eaux et Forêts. En juillet 1937 il vient habiter comme garde à la Maison Forestière à Marcenat (03).

Il est arrêté le 31 août 1943 par la Gestapo.

Selon le rapport du Commandant provisoire de la brigade de Saint-Germain-des-Fossés en date du 31 août 1943, "La personne arrêtée est un boulanger d'Escurolles (Allier) qui a acheté de l'essence au dépôt d'essence situé dans la forêt de Marcenat. Ce boulanger aurait acheté cette essence au garde des Eaux et Forêts CHAMPOMIER qui demeure à proximité. Ce garde a été mis en état d'arrestation par la police allemande. CHAMPOMIER détenait l'essence chez lui   qui lui avait été vendue par des soldats de l'armée d'occupation".

Il est arrêté le 31 août 1943. Des dépôts importants d'essence étaient stockés dans la forêt de Marcenat. Il aurait été mêlé à « une affaire de trafic d'essence avec les troupes d'opérations assurant la garde d'un dépôt de carburant sis près de la Maison Forestière à Marcenat».

Selon le rapport classé SECRET du Commandant provisoire de la brigade de Saint-Pourçain-sur-Sioule en date du 2 septembre 1943, "la Police Allemande (Gestapo) avait procédé à l'arrestation de plusieurs personnes résidant sur le territoire de la commune  (Marcenat) pour trafic d'essence avec les troupes d'opérations. Ces personnes ont été transférées le jour même de leur arrestation pour y être interrogées (...).
Des renseignements recueillis un déficit de 14.000 litres d'essence existerait au dépôt de Marcenat dont la surveillance est assurée par les militaires allemands.
Ce trafic se traitait par des échanges tels que beurre, œufs voire même des animaux".

Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau dans le convoi N° I.240 surnommé «Le Train de la Mort».

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau» rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Jean-Baptiste CHAMPOMIER n'arrive pas vivant à Dachau. Il fait partie des 530 victimes recensées dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. A l'arrivée son corps ainsi que celui de ses camarades de souffrance est parti directement au crématoire.





                               Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Il décède le 2 juillet 1944 à Dachau (Allemagne) selon l'état civil de Bellenaves et le JO N° 269 du 20 novembre 1987, ce qui est erroné puisque, s'il est effectivement décédé le 2 juillet, il est décédé en France et non à Dachau où le train n'est arrivé que le 5 juillet. Selon la formulation adoptée maintenant, il décède entre le 2 et le 5 juillet 1944 entre Compiègne et Dachau.

"Mort pour la France" suivant la décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 14 mai 1947.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 6 octobre 1987 paru au Journal Officiel N° 269 du 20 novembre 1987.

Une plaque est apposée par son épouse sur le caveau familial au cimetière de Lalizolle (03).


Sources: Photo de gauche: Mairie de Lalizolle. Photo de doite: Odile GAZET, fille de Jean-Baptiste CHAMPOMIER et petite-fille de Marie SANCIAUME. Remerciements.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 772 W 1261.10, 1 R 1923.960.130, Occupation Allemande Arrestations 778 W 12,

- Archives de la famille

- Etat civil de Bellenaves (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mairie de Lalizolle (03)

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Avril 1987

- MemorialGenWeb site Internet

- Rispal Manuel Hors série «La Montagne» Les chemins de la victoire : Auvergne 1945 avril 2005

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