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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

JAFFRY Jacques

est né le 11 octobre 1920 au domicile de ses parents rue Carnot à Ouistreham (14). Son père Jean est douanier et sa mère Marie née LE BARS est sans profession.

Le 21 août 1943 il est recensé pour le S.T.O. à Hauterive (03), mais en est exempté au titre de la circulaire 1 M1 paragraphe 14ter.

Le 25 septembre 1943 il épouse Régine PATOZ à Clermont-Ferrand (63). Il déclare alors comme profession: opérateur radio aux PTT. Il est en fait opérateur radio au G.C.R. à Hauterive (03).

Source de la photo ci-contre: Archives de la famille.

Le G.C.R. (Groupement de Contrôles Radioélectriques) est basé au Château des Cours à Hauterive (03).
Sous la direction du commandant LABAT et du commandant ROMON et sous le couvert d'écoutes de presse et d'écoutes commerciales pour le Gouvernement de Pétain, le GCR travaille en fait pour le 2ème Bureau français.
Quelques exemples:
- établissement des schémas radio de la Gestapo et de la Wehrmacht
- analyse de l'ordre de bataille des forces allemandes
- interception des émissions allemandes et transmission à Londres
- transmission à Cadix de messages allemands pour décryptage «Enigma».
Source: Romon François Les résistants du G.C.R. 13 janvier 2008.
 

Jacques JAFFRY est arrêté à Hauterive le 9 mars 1944 dans les circonstances suivantes selon le témoignage d'Henri DELL'AGLIO confirmé par Robert MAGENTIES, deux opérateurs du G.C.R.

«JAFFRY, qui a disparu du G.C.R. depuis quelques jours, réapparait tout d'un coup, le 8 ou le 9 mars 1944, et se précipite dans le poste d'écoutes à Hauterive où il travaillait avec - entre autres - DELL'AGLIO, pour le prévenir : « la Gestapo arrive, sauvons-nous ! ». Ce qu'ils font. Mais JAFFRY a oublié d'emmener des documents compromettants. Il revient sur ses pas…et se fait prendre, d'où sa déportation.»

Le 12 mai 1944 il fait partie des 2073 hommes déportés de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 14 dans le convoi N° I.211.

Il reçoit le matricule N° 49751 et reste au camp central de Buchenwald
après la quarantaine.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6156885.

KL BUCHENWALD: Le camp de Buchenwald , situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Weimar, est créé en 1937. Avec le déclenchement de la guerre en 1939 et à mesure des avancées de la Wehrmacht, la population concentrationnaire s'internationalise.
De 1943 à la fin de 1944 voire au tout début de 1945, le camp devient un vivier de main d'œuvre corvéable à merci et renouvelable à volonté pour la production de guerre. Le développement des Kommandos s'amplifie. Des usines sont installées dans l'enceinte du camp.
En tout, Buchenwald comptera 136 Kommandos. Après huit années d'existence au cours desquelles périrent environ 56000 détenus et où 238980 ont pu être recensés, le camp de Buchenwald est libéré le 11 avril 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est libéré le 11 avril 1945 à Buchenwald et est rapatrié le 7 mai 1945.

Son nom figure sur la liste des Membres homologués de la Brigade Française d'action libératrice, liste établie par Pierre DURAND.

Source du document ci-dessus: Durand Pierre Les Français à Buchenwald et à Dora Editions Sociales 1977.

En 1949 il émigre aux Etats-Unis où réside déjà une tante. Il deviendra propriétaire de plusieurs restaurants.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 305029), il est homologué en tant que Résistant au titre  des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes)  et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.099.34844 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 10 mars 1964.

Source: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand. Transmis par François Romon. Remerciements.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 778 W 18

- Archives de la famille

- Durand Pierre
Les Français à Buchenwald et à Dora Editions Sociales 1977

- Etat civil d'Ouistreham (14) et de Clermont-Ferrand (63)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Romon François Recherches sur les arrestations de membres du GCR d'Hauterive  et Les résistants du G.C.R. 13 janvier 2008
 
- Témoignage d'Henri Dell'Aglio confirmé par Robert Magenties et transmis par François Romon

- Témoignage d'André Jeannet

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