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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

CUVIER Albert Louis

est né le 20 juin 1916 au domicile de ses parents au lieudit Beau Désert à Mérignac (33). Son père Henri est cavalier de manège et sa mère Louise née LOIGEROT est couturière.

Il est «adopté par la Nation» suite au jugement du Tribunal Civil de Première Instance de Saumur du 3 juillet 1930.

Le 27 janvier 1940 il épouse Josefa STROSS à Marseille.

Source de la photo: Archives de la famille.
 

Divorcé de Josefa STROSS le 1er décembre 1943, il épouse le 19 février 1944 Madeleine CRINON à Saint-Priest-Bramefant (63). Il est domicilié au hameau des Rigodanches à Mons (63). Il se déclare employé à la Radio Nationale.

En fait, selon le témoignage d'André JEANNET, un "ancien" du G.C.R., Albert CUVIER est standardiste/planton  au G.C.R. (Groupement de Contrôles Radioélectriques) à Hauterive (03).


Le G.C.R. (Groupement de Contrôles Radioélectriques) est basé au Château des Cours à Hauterive (03).
Sous la direction du commandant LABAT et du commandant ROMON et sous le couvert d'écoutes de presse et d'écoutes commerciales pour le Gouvernement de Pétain, le GCR travaille en fait pour le 2ème Bureau français.

Quelques exemples
- établissement des schémas radio de la Gestapo et de la Wehrmacht
- analyse de l'ordre de bataille des forces allemandes
- interception des émissions allemandes et transmission à Londres
- transmission à Cadix de messages allemands pour décryptage «Enigma».
Source: Romon François Les résistants du G.C.R. 13 janvier 2008.


Il est arrêté  le 15 juin 1944 à son domicile par la police de Sûreté de Vichy pour abattage clandestin de bovins et marché noir ainsi que pour le détournement d'une bicyclette qui sera restituée. Il est interné à Vichy (03) avant d'être transféré le lendemain au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (81).

 

Les détenus du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe sont évacués le 30 juillet 1944 et remis par la direction aux Allemands. Ils sont déportés le jour même de Toulouse à Buchenwald dans le convoi N° I.252.

«Il s'agit d'un transport d'évacuation de plusieurs centres d'internement de la région de Toulouse, organisé par des Allemands cherchant alors à quitter la ville face à la progression des troupes alliées» selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Sont ainsi vidés non seulement le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, mais aussi la prison Saint-Michel de Toulouse, le camp de Noé et la caserne Caffarrelli où sont internées des familles juives.

Ce sont 1088 hommes et 101 femmes et enfants qui vont passer une semaine dans des wagons à bestiaux avant d'arriver le dimanche 6 août à la gare de Weimar-Buchenwald pour les hommes et le lundi 7 août à Ravensbrück pour les femmes et les enfants.

Albert CUVIER y reçoit le matricule N° 69029.


Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.5.1 / 5321292.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5706559.     
      
Après la quarantaine il est transféré le 22 août  au Kommando de Weferlingen.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen  5706556.  
   

Weferlingen ou «Gazelle»: Kommando du KL Buchenwald. C'est en août 1944 que ce Kommando, situé à 50 km au nord-ouest de Magdeburg, est ouvert. Les détenus ont pour tâche de construire une usine souterraine dans des galeries de potasse. Ils sont 450 en janvier 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est libéré par l'armée américaine le 16 avril 1945 à Weferlingen et est rapatrié le 4 mai 1945 par le centre de Longuyon (54) où lui est remise la carte de rapatrié N° 0874159.

Le 2 août 1985 la carte de Déporté Politique lui est refusée par le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, car " il ne résulte pas, des pièces versées au dossier, que l'intéressé ait été déporté pour une autre cause qu'une infraction de droit commun ne bénéficiant pas de l'Ordonnance du 6 juillet 1943".

Article 1er de l'Ordonnance du 6 juillet 1943:  Sont déclarés légitimes tous actes accomplis postérieurement au 10 juin 1940 dans le but de servir la cause de la libération de la France quand bien même ils auraient constitué des infractions au regard de la législation appliquée à l’époque.

Il décède à Pessac (33) le 2 décembre 1983.


Sources:

- Archives Départementales du Tarn 493 W 48 (transmis par Jean-Philippe Lantes)

- Archives de la famille

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil de Mérignac (33)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service International de Recherches d'Arolsen 1.1.5.1 / 5321292, 5706556, 5706559,

- Témoignage d'André Jeannet

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