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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

LAREQUI Paul Grégoire Alexandre

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Nous écrire à:

afmddelallier@orange.fr


Archives de la famille

est né le 20 décembre 1925 au domicile de ses parents au N° 12, rue François Péron à Moulins (03).Son père Jean est pâtissier et sa mère Hélène née LAITHIER est sans profession.

Photo: Archives de la famille.

Selon l'attestation de l'Amicale du Groupe Guy Mocquet il entre au Groupe Guy Mocquet le 1er décembre 1942 sous le pseudonyme de «Jules 707». Le 18 mars 1943 il participe au sabotage d'une drague flottante à Aveney (25) ainsi qu'à l'attaque contre la poudrière de Montfaucon le 16 avril 1943.

Il est arrêté le 2 juillet 1943 par la FeldGendarmerie à Fontain (25).


Il fait partie des 23 Francs-Tireurs et Partisans Français du Groupe Guy Mocquet internés à Besançon (25) et jugés par le Tribunal Militaire de la Feldkommandantur 560 le 15 septembre 1943 à Besançon. Voir le jugement concernant Paul LAREQUI en annexe.




Il est transféré à la prison de Fresnes où sont rassemblés les déportés N.N.

Le 18 mai 1944 il est déporté N.N. de Paris gare de l'Est  au camp du Struthof-Natzweiler où il arrive le 19 dans le convoi N° I.213. Il s'agit d'un convoi de 40 hommes tous déportés N.N. ("Nacht und Nebel= Nuit et Brouillard").

Procédure «Nacht und Nebel»
instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.

Paul LAREQUI reçoit le matricule N° 14963 et est affecté au Block 11. La procédure NN ne lui est pas appliquée jusqu'au bout, car il ne sera pas jugé.

Face à l'avance des troupes alliées le camp du Struthof est évacué. Paul LAREQUI est transféré à Dachau où il arrive le 6 septembre. Il reçoit un autre matricule, le N° 101755.

Source du document ci-dessus: Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Le 24 octobre il repart pour le camp de Gross Rosen.

GROSS ROSEN: Situé en Silésie au sud de l’Oder et à 60 kilomètres de Breslau, près de la ville portant le même nom (Rogosnica en polonais), le KL Gross Rosen est d’abord un Kommando de Sachsenhausen.  Ouvert en août 1940, il devient un camp autonome à l’automne 1941 avec ses propres kommandos de travail.(…) Quelques mois avant la fin de la guerre, des déportés transférés d’autres camps transitent par Gross Rosen. Ce sont en particulier les détenus des camps de l’Est, comme Auschwitz, évacués face  l’avance de l’Armée Rouge. La surpopulation entraîne la propagation d’une épidémie de typhus et, entre le 8 février et le 23 mars 1945, le camp doit être à son tour évacué vers les KL Buchenwald, Flossenbürg, Dachau et surtout Dora et ses Kommandos dont la Boelke Kaserne à Nordhausen Plus de 30 000 détenus sont ainsi embarqués dans des trains découverts, conditions entraînant une effroyable hécatombe. Le 5 mai 1945, les troupes soviétiques entrées dans le camp ne trouvent que quelques survivants.

Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Face à l'avance des troupes soviétiques le camp de Gross Rosen est évacué. Paul LAREQUI va être transféré au camp mouroir de Bergen Belsen.

Il y décède le 23 février 1945 selon l'état civil de Moulins et de Fontain et le JO N° 133 du 9 juin 1986.

«Mort pour la France»

 

Lui sont attribuées à titre posthume  le 30 août 1946

- la Carte de Combattant Volontaire de la Résistance et la Médaille de la Résistance

- la Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil avec la citation suivante:

« Jeune Français qui est entré dans la lutte dès 1943 après avoir rallié le Groupe Guy Mocquet. Arrêté en juillet 1943 pour avoir participé à plusieurs opérations effectuées contre les communications ennemies dans la région de Besançon, a été déporté. Est mort victime des mauvais traitements subis dans un camp de concentration».

 

Archives de la famille Archives de la famille
A gauche: Médaille de la Résistance. A droite: Croix de Guerre. Source: Archives de la famille.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 338753), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La Carte de Déporté Résistant N° 1.016.00415 lui est attribuée le 23 juin 1950.
 
Son nom figure au Monument aux Morts de Fontain.

Source de la photo ci-dessus: Mairie de Fontain. Remerciements.

Le 6 octobre 1999 lui est reconnue l'appartenance aux F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur).
Archives de la famille

Source: Archives de la famille.

Annexe:

"Tribunal de la Feldkommandantur 560

St. L. II N° 233/43

Jugement du Tribunal Militaire

Au nom du peuple allemand

en la procédure contre

….

N° 16 l'Espagnol LAREQUI Paul, né le 20 décembre 1925 à Moulins

….

pour activité criminelle de francs-tireurs.

Réuni le 15 septembre 1943 Besançon le TRIBUNAL DE GUERRE DE LA FELDKOMMANDANTUR 560

(…)

a prononcé, le 18 septembre 1943, la sentence suivante

l'accusé LAREQUI à 8 ans de prison.

N° 16) Le jeune accusé LAREQUI sous le faux nom de «Jules 707» est de nationalité espagnole. Ses parents habitent Fontain (Doubs). Sa mère est née française. LAREQUI était employé comme aide chez un agriculteur de Fontain.

L'accusé apprit à connaître en décembre 1942 un nommé Maurice ANDREY qui d'abord le questionna sur la possibilité d'avoir des armes, puis l'invita à entrer dans un groupe qui travaillait à la libération de la France. ANDREY lui raconta que des attentats étaient exécutés contre des écluses et autres installations en vue de nuire à l'armée d'occupation. Après une opposition initiale l'accusé déclara être d'accord pour entrer dans le détachement «Guy Mocquet» Il fut présenté à SIMON au fort Pugey et prit part à trois ou quatre réunions. A cette occasion, SIMON expliquait le maniement d'explosifs. L'accusé lui remit un revolver qu'il avait trouvé en 1940. Il prit part à l'attentat N° 5 contre la drague près d'Aveney et à l'attentat contre le fort de Montfaucon. A Aveney il aida à hâler la drague devant l'écluse, à Montfaucon il gardait les bicyclettes avec PAILLARD et RETROUVEY. Pour le deuxième attentat il avait été convoqué par ANDREY et ne s'y rendit que parce que celui-ci lui reprochait d'être lâche. Les deux fois il était armé d'une grenade à main et d'un revolver en vue de les utiliser éventuellement contre des patrouilles de surveillance françaises ou allemandes. Après l'attentat contre le fort de Montfaucon, l'accusé ne se rendit qu'une seule fois à une réunion, puis il se retira du groupe des terroristes. Il motiva ceci en déclarant qu'il était prêt à entrer dans une armée de libération, mais pas dans une armée d'assassins (Note1).

Ordre d'exécution

Le Militärbefehlshaber en France Paris, le 5 septembre 1943

SECRET

2) En tant que le jugement concerne les accusés DUPUY, MICHELOT, LAREQUI, la sentence est annulée. Ces trois accusés devront être transférés en Allemagne. Aux demandes et questions des services allemands et étrangers, ainsi qu'aux défenseurs et membres de leurs familles, il y a lieu de répondre uniquement qu'ils sont en état d'arrestation et qu'aucune autre communication ne peut être faite.

signé par le général STULPNAGEL

Source: Tourrain Raymond L'histoire du Groupe Guy Mocquet Imprimerie Eblé 1er trimestre 1974.

Sur les 23 Francs-Tireurs et Partisans du Groupe Guy Mocquet, 16 sont condamnés à mort et fusillés le 26 septembre 1943, 7 sont déportés, 3 sont morts en déportation dont Paul LAREQUI.

Note 1: Note de Raymond Tourrain: "Les attendus du jugement repris ci-dessus serrent la vérité d'assez près pour tout ce qui concerne les actions auxquelles ont participé chacun des membres. Il apparaît cependant à l'évidence qu'un certain nombre d'entre eux ont volontairement minimisé, voire même déformé ou déguisé leurs motivations ou leur participation aux attentats et leur adhésion à la Résistance. Personne ne songera à leur en faire grief".



Sources:

- Archives Départementales du Doubs 1409 W 28, 2056 W 91,

- Archives des camps de Natzweiler et de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de la famille

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Dijon

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation

- Etat civil de Moulins (03) et de Fontain (25)

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale de Dachau 1987

- MemorialGenWeb site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 338753)

- Tourrain Raymond L'histoire du Groupe Guy Mocquet Imprimerie Eblé 1er trimestre 1974
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