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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

KNALL-DEMARS Alain

 

Archives de la famille

est né le 22 avril 1911 au N° 7, rue Parmentier à Nice (06). Son père Graham dit Charles est lieutenant d'infanterie et sa mère Jeanne née STECCHI est sans profession.

Il est adopté par la Nation suite au jugement du Tribunal Civil de Paris du 17 octobre 1923.

Le 14 décembre 1939 il épouse Simonne LE BRIGAND à Paris (18ème).

Photo: Archives de la famille.


Mobilisé le 2 septembre 1939 il est affecté au 401ème Régiment de D.C.A. à Chelles (77). Il est démobilisé en juillet 1940.

Il est ensuite employé comme rédacteur de 3ème classe au Secrétariat de l'Education Nationale à Vichy (03).

En 1942 il se fait mettre en disponibilité et devient attaché au Conseil d'Administration des Galeries Lafayette à Paris (19ème) et démarcheur aux ateliers de mécanique De Ris à Paris (8ème), ateliers qui travaillent pour les troupes d'occupation. Il fait de fréquents allers et retours entre Paris et Vichy.

Il réside alors au N° 36, rue de Penthièvre à Paris (8ème).

Il entre le 1er mars 1942 comme agent P 2, c'est-à-dire à temps plein, au réseau S.S.M.F./T.R. (Services Spéciaux Militaires Français) camouflés sous l'appellation de T.R. (Travaux Ruraux), ce qui explique sans doute ses allers et retours entre Paris et Vichy.
 

Travaux ruraux: Issu de la section de renseignement du 2ème Bureau de l'Etat-major de l'Armée, le contre-espionnage militaire se réorganise dès juillet 1940. Clandestin, il est camouflé par l'organisme d'ingénierie rurale «Travaux ruraux» (TR), rattaché au ministère de l'Agriculture. Jusqu'à ses réorganisations en 1943-1944, Travaux ruraux assume donc au profit de l'Armée d'Armistice, puis des autorités d'Alger en 1943, une mission clandestine offensive, orientée vers la neutralisation des services spéciaux adverses.
La fusion des Services de renseignement d'Alger et de Londres (BCRA) en une Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS), confiée à Jacques Soustelle sous l'autorité du général de Gaulle le27 novembre 1943, fut lente et difficile.
Source: Dictionnaire historique de la Résistance.


Il est arrêté à son domicile le 25 août 1943 par la Gestapo et est interrogé au siège de la Gestapo 11, rue des Saussaies à Paris (8ème) jusqu'au 27 août, date à laquelle il est interné à la prison de Fresnes. Il est ensuite ramené à Vichy où il est interné du 4 septembre au 4 octobre et torturé par Hugo GEISSLER, le chef de la Gestapo. Il est ensuite  transféré à la prison du  92ème Régiment d'Infanterie à Clermont-Ferrand (63) où il est interné jusqu'en mars 1944.

Son frère Jehan, qui est secrétaire général de "La Voix de la France" à la Radio Nationale à Vichy, se rend à plusieurs reprises à la Gestapo de Vichy pour demander des nouvelles de son frère Alain et finit par être arrêté à son tour le 16 septembre 1943.

Le 27 avril 1944 il est déporté -ainsi que son frère Jehan- de Compiègne à Auschwitz où il arrive le 30 dans le convoi N° I.206. Il reçoit le matricule N° 186579, son frère le 186580.

C'est l'un des trois convois de non-juifs à être dirigés en wagons à bestiaux sur Auschwitz. Il met quatre jours et trois nuits pour arriver à destination. Ce convoi est resté célèbre sous le nom de Convoi des Tatoués. Là 1665 hommes vont être immatriculés et tatoués.

Pourquoi Auschwitz? Les historiens se sont interrogés. Plusieurs hypothèses sont possibles: soit il s'agissait d'exterminer rapidement ces déportés soit de les transférer dans des kommandos de travail dépendant d'Auschwitz soit parce qu'il n'y avait plus de place à Buchenwald.

 C'est, semble-t-il, la dernière hypothèse qui est retenue. En effet arrivés à Auschwitz le 30 avril, 1561 de ces déportés vont en repartir à destination de Buchenwald le 12 mai. Ils y seront restés deux semaines.

A Buchenwald il reçoit un nouveau matricule, le N° 53600, son frère le N° 53599.


Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 6295428.

Il est ensuite transféré au camp de concentration de Flossenbürg où il arrive le 25 mai et où il reçoit encore un autre matricule, le N° 9846, son frère le N° 9847.

Flossenbürg: camp de concentration situé à 800 mètres d'altitude dans l'Oberpfalz près de la frontière tchèque et loin de toute grande ville. Il est ouvert début mai 1938.
Si près de 100000 détenus sont passés à Flossenbürg peu ont finalement séjourné au camp central en raison de la prolifération de Kommandos extérieurs, souvent très lointains: 95 Kommandos, dont 69 en Allemagne et 26 en Tchécoslovaquie.
Le travail imposé tourne toujours autour de deux grands axes: d'une part l'industrie de l'armement et en particulier de l'aéronautique avec les usines Messerschmitt et d'autre part les travaux du sol dans les carrières de granit, le forage de tunnels et d'usines souterraines.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y est libéré le 23 avril 1945 par l'avance des troupes alliées et est rapatrié le 28 mai 1945.

Lui sont attribuées

- la Croix de Guerre 1939-1945 avec Etoile d'Argent avec cette citation: « A travaillé comme recruteur et informateur dès 1942. Dans deux affaires importantes a facilité le recrutement d'un agent du S.R.A. En outre, a été à la base d'une opération délicate sur les locaux occupés par la Gestapo, 127, Bd des Etats-Unis à Vichy, opération qui a parfaitement réussi». Décision N° 1406 du 10 décembre 1945.

- la carte de Déporté Résistant N° 1.001.03461 sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 9 avril 1951.

- la carte de Combattant Volontaire de la Résistance le 20 novembre 1952.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 321161), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).


 

Archives de la famille Archives de la famille

Source: Archives de la famille.

- la Légion d'Honneur avec le grade d'Officier par décret en date du 21 mai 1957 publié au J.O. du 26 mai 1957 avec cette citation: « Agent des Forces Françaises Combattantes, déjà cité pour son énergie et sa bravoure au cours de la campagne 1939-1940. A accompli avec courage et abnégation de nombreuses missions particulièrement dangereuses au cours de la lutte clandestine contre l'ennemi. Arrêté par la Gestapo, a été interné du 25 août 1943 au 26 avril 1944, puis déporté en Allemagne du 27 avril 1944 au 28 mai 1945. En est revenu grand invalide à la suite des privations et sévices subis. A bien servi la cause de la Libération.»

- la Croix de Commandeur de la Légion d'Honneur à titre militaire par décret du 28 juillet 1960 paru au J.O. du 2 août 1960. Voir photo ci-contre prise sur la Place des Invalides et  transmise par la famille. Remerciements.

Archives de la famille

Il épouse Hélène BELLANGER le 23 janvier 1961 à Paris (18ème).

Il décède le 3 juillet 1977 à Marly-le-Roy (78).


Sources:

- Archives de la famille

- Archives du camp de Flossenbürg sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Dictionnaire historique de la Résistance sous la direction de François Marcot Editions Robert Laffont 2006

- Etat civil de Nice (06)

- Mémorial de Buchenwald, Dora et Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial des Français non-juifs déportés à Auschwitz, Birkenau et Monowitz Henry Clogenson et Paul Le Goupil publié à compte d'auteurs

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 321161)

- Service International de Recherches d'Arolsen 6295428,

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