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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

PESSON Louis

Nous sommes à la recherche d’une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter :afmddelallier@orange.fr


est né le 10 janvier 1924 au N° 109, rue Saint-Leu à Amiens (80).

Son père Pierre est infirmier en chef à l'asile départemental et sa mère Antoinette née FRAGNY est infirmière. Ils sont domiciliés à Dury-les-Amiens (80).

Il est domicilié avec sa mère veuve au N° 33, rue de l'Ancien Dépôt quartier de la Madeleine à Moulins (03).

Source de la photo: Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.


Il est scolarisé à Moulins de 6 à 15 ans, puis il entre en apprentissage comme carrossier chez Henri CROUZIER au N° 163, rue de Bourgogne à Moulins jusqu'en janvier 1940. Il travaille ensuite comme plâtrier-peintre à La Madeleine, un faubourg de Moulins en Zone Libre.

Engagé volontaire pour 4 ans dans l'Armée de l'Air le 13 octobre 1942 il est affecté à Aulnat (63). Il est démobilisé de l'Armée d'Armistice le 5 décembre 1942 suite à l'invasion de la Zone Libre.

Il est ensuite employé à partir de février 1943 comme garde des Voies et Communications jusqu'en janvier 1944.

Suite à "des fautes de jeunesse" selon son expression, fautes qui auraient pu avoir de très graves conséquences pour les victimes, et, se sachant recherché par la police française, il se constitue prisonnier auprès des autorités allemandes le 28 février 1944. Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins, puis à la prison de Nevers (58), puis à celle du Cherche-Midi à Paris.

Document ci-contre : Adhésion de Louis Pesson à l'association "Ceux de la Mal-Coiffée". Source: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.

Archives Municipales de Moulins 5 H 81


Il est déporté "NN" pour détention illégale d'arme le 25 avril 1944 de Paris gare de l'Est au Struthof-Natzweiler dans le convoi N° I.205. Les 67 hommes de ce petit convoi sont emmenés dans un wagon cellulaire accroché au Paris-Berlin. Décroché à Strasbourg il part pour la gare de Rothau. La montée vers le Struthof s'effectue en camion.


Procédure "Nacht und Nebel" "Nuit et Brouillard"
instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.


La procédure «Nuit et Brouillard» n'est pas appliquée jusqu'au bout à Louis PESSON. Seuls 14 de ces  67 hommes seront jugés à Breslau.

Quant à Louis PESSON, il reçoit le matricule N° 12214 et est d'abord affecté au Kommando appelé Strassenbau 2, c'est-à-dire à la construction de la route N° 2, puis il doit extraire du sable dans une carrière.

Face à l'avance des troupes alliées le camp du Struthof-Natzweiler est évacué. Louis PESSON fait partie du convoi du 6 septembre 1944 au camp de concentration de Dachau où il reçoit un nouveau matricule, le N° 101614.

Source: Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Puis il est transféré au Kommando d'Allach.

Allach: Kommando du KL  Dachau. Ce très important Kommando situé près de Dachau est créé le 17 mai 1944. Il fait travailler les détenus à différents projets et productions: d'abord pour une manufacture de porcelaine, ensuite pour la firme BMW, enfin pour différents chantiers de l'organisation Todt. Il compte jusqu'à 3850 détenus.

Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est affecté à l'Organisation Todt. Au début il décharge des wagons dans l'usine. Puis il tire par tous les temps avec une trentaine de ses camarades une lourde remorque de camion chargée de sable, gravier, charbon voire de cadavres.

En février 1945 il passe au «Kommando-Munich», qui doit déblayer les décombres de la gare de Munich bombardée par les Alliés. Blessé aux jambes par un rail il passe plusieurs semaines à l'infirmerie  avant d'être affecté au Kommando Küche, c'est-à-dire aux cuisines, où, selon le témoignage de son camarade Marcel CLAVÉ, «sa débrouillardise à ce poste permit à plusieurs camarades et à moi-même d'échapper à une mort certaine, grâce aux gamelles de soupe substituées qu'il distribuait généreusement aux plus déficients».

Il est libéré le 30 avril 1945 par l'armée américaine et, après une convalescence sur l'île de Reichenau près du lac de Constance, il est rapatrié par train sanitaire  à Paris via la Suisse le 1er juin.

Sa mère décède le 14 juin 1945.

Il est monteur en fer domicilié à Raon-l'Etape (88) quand le 15 février 1947 il épouse Gilberte CLAVÉ à Raon-l'Etape (88), soeur de son camarade Marcel CLAVÉ. Ils ont 2 enfants.

Il décède le 7 mars 1983 à Vandœuvre (54).
 

Sources :

 

- Archives Départementales de l’Allier 1580 W 8, JAL  Valmy 30 août 1945,

 

- Archives Municipales de Moulins 5 H 81

 

- Archives du camp de Natzweiler sur Ancestry.com et JewishGen.org

 

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

 

- Etat civil d’Amiens (80) et de Raon-l’Etape (88)

 

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation

 

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

 

- Pesson Louis Je n’avais que 20 ans Jérôme Do Bentzinger Editeur 1er trimestre 2010

 

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