Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

SÉGÉRAL Henri Guillaume

Est né le 27 mars 1898 au domicile de ses parents au 8, rue des Bains à Montluçon (03). Son père Eugène est comptable et sa mère Victorine née LAVEZARD est sans profession.

Il entre à l'E.N.S.A.M. (Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers) d'Aix-en-Provence (13) en 1916, puis rejoint l'E.N.S.A.M. d'Angers (49) en 1917.

Il est ingénieur des Arts et Métiers et domicilié au N° 2, Place Carnot à Givors (42) quand le 8 septembre 1924 il épouse Camille RAYMOND à Givors (42). Ils ont 4 enfants.

Source de la photo: Archives de la famille.


Il s'installe ensuite comme industriel  à Thoissey (01).

Membre de l'A.S. (Armée Secrète) il  fait partie des 12 résistants arrêtés le 29 février 1944 par la Gestapo à Thoissey. Selon l'inscription qui figure sur le Monument aux Morts de Thoissey, ces arrestations sont dues à une dénonciation. De forts soupçons pèsent sur des miliciens locaux.  Voir la plaque au Monument aux Morts qui porte l'inscription suivante:

 "HABITANTS de THOISSEY
Le 29 février 1944
12 de vos compatriotes vendus
à la Gestapo par des lâches
ont été dirigés vers les bagnes nazis
7 d'entre eux ne sont pas revenus.
SOUVENEZ-VOUS"



Selon le rapport du commandant de Gendarmerie de Thoissey en date du 29 novembre 1944, rapport conservé au Service Historique de la Défense, " Le 29 février 1944, vers 9 heures, trois voitures automobiles montées par des soldats allemands appartenant très probablement à la Gestapo, sont arrivées à Thoissey.
Le chef de l'expédition, un officier, était porteur d'une liste sur laquelle figurait un certain nombre de gens de Thoissey. Il s'est présenté au maire de la commune, il lui a demandé de l'accompagner chez toutes les personnes qu'il lui désignerait. Ils se sont ainsi présentés au domicile des personnes suivantes chez lesquelles ils ont perquisitionné. Après perquisition à leur domicile ils les ont conduites sur la Place du Collège à Thoissey où ils les ont fait prendre place dans une camionnette qui est partie en direction de Lyon.
Ce sont:
(...)
SEGERAL (Henri), 45 ans, industriel à Thoissey, né le 27-3-1898 à Montluçon (Allier)
(...)
Toutes ces personnes ont été conduites au Fort Montluc et depuis leurs familles sont sans nouvelles. Elles les croient déportées en Allemagne."

Il est «soupçonné d'activité terroriste» selon sa fiche au Fort Montluc à Lyon (69) où il est interné le 6 avril. Il y reste jusqu'au 19 juin, date à laquelle il est transféré à Compiègne.

Le 2 juillet 1944 il est déporté de Compiègne à Dachau dans le Train de la Mort référencé N° I.240 dans le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau, «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».

Henri SÉGÉRAL n'arrive pas vivant à Dachau. Il fait partie des 519 victimes recensées. A l'arrivée son corps ainsi que celui de ses camarades de souffrance est parti directement au crématoire.



                               Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.


Il décède au cours du transport entre Compiègne et Dachau selon le JO N° 202 du 1er septembre 2001.

Selon la formulation adoptée maintenant, il décède entre le 2 et le 5 juillet 1944 entre Compiègne (60) et Dachau (Allemagne).

La carte de Déporté Politique N° 1.115.03102 lui est attribuée à titre posthume le 18 novembre 1952 par le Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.


Source du document ci-dessus: Archives de la famille.

Son nom figure au Monument aux Morts de Thoissey.

"Mort pour la France"



Source des photos ci-dessus: Mairie de Thoissey. Avec nos remerciements.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense chargé des Anciens Combattants en date du 12 juillet 2001 paru au Journal Officiel N°202 du 1er septembre 2001.


Sources:

- Archives Départementales de l'Ain Fiche de renseignements de l'Assistance Française 550

- Archives Départementales du Rhône 3335 W 25, 3335 W 8

- Archives de l'E.N.S.A.M. d'Aix-en-Provence (13)

- Archives de la famille

- Etat civil de Montluçon (03), de Givors (42) et de Thoissey (01)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mairie de Thoissey

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- MemorialGenWeb site Internet

- Service Historique de la Défense

©  AFMD de l'Allier