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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

CLÉMENT Lucien

Nous sommes à la recherche d'une photo et d'une copie de sa carte de  Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr

est né le 24 mai 1893 au domicile de ses parents au bourg de Saint-Bonnet-de-Rochefort  (03). Son père Alexandre est sabotier et sa mère Marie née BENNEJEAN est sans profession.

Orphelin de père, il exerce le métier de cimentier et est domicilié rue de Nanterre à Colombes (92).

Incorporé le 10 avril 1914 Il est affecté au 4ème Bataillon d'Infanterie légère. Puis il est transféré au 5ème Bataillon d'Afrique. Il passe par divers bataillons avant d'être  démobilisé le 25 juin 1921.

Il est commerçant et domicilié au N° 5, rue de l’Hôpital Militaire à Lille (59) quand il est arrêté  le 26 août 1941 en cette ville par les autorités allemandes parce que militant communiste, ce qu'il récuse.

Il est interné 6 mois, rue Négrier à Lille, puis il passe 2 mois à la prison de Huy (Belgique), principal centre de détention des otages arrêtés dans le nord de la France.


De retour à Lille, il est de nouveau  interné, cette fois-ci  sur arrêté du préfet du Nord en date du  27 avril 1942 et est transféré au Bloc 1 de la Citadelle de Doullens (80). Il reçoit le matricule N° 504.

Source du document ci-dessus : Archives Départementales de la Somme 26 W 121 transmis par G.Rousset.


Il est ensuite transféré le 1er avril 1943  au camp d’internement de Pithiviers (45) à la Baraque 12. Un nouveau matricule lui est attribué le  N° 1217.

Le 19 novembre 1943 il est transféré au Centre de Séjour Surveillé de Voves (28).


Portail d'entrée du camp de Voves, sans date. © Coll. Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne.

Le 31 décembre 1943 il signe une demande de libération. Dans son avis, le chef du camp de Voves écrit: " Arrivé le 19 novembre dernier, venant de Pithiviers, Clément Lucien n'a pas attiré l'attention sur lui de manière particulière. Ayant des condamnations qui remontent à près de 30 ans , s'il est vrai comme il l'affirme, qu'il n'a jamais fait de politique et tenant compte de ses résolutions, j'estime que rien ne s'oppose à ce qu'il bénéficie d'une mesure éventuelle de libération".

A propos des condamnations dont Lucien CLÉMENT a fait l'objet 30 ans auparavant, il faut préciser qu'elles remontent à sa période militaire et qu'il a purgé ses peines.

Aucune suite favorable ne sera donnée à cette demande de libération. Au contraire, sur sa fiche individuelle de renseignements au paragraphe "Observations", Lucien CLÉMENT est classé comme "Indésirable pris en charge par les AA le 9-5-1944". Par AA, il faut comprendre "Autorités Allemandes". En clair, Lucien CLÉMENT et ses camarades ont été livrés aux nazis.

En effet, selon les Archives Départementales d’Eure-et-Loir, " C'est peu après une évasion spectaculaire - quarante-deux détenus s'enfuyant par un tunnel souterrain long de 148 m - que le camp fut fermé.
Le 9 mai 1944, le camp était remis aux autorités allemandes. Un train composé de onze wagons à bestiaux et deux wagons de voyageurs pour l'escorte fut amené à proximité du camp et les quatre cent six internés présent au camp y montèrent en direction du camp de Royallieu à Compiègne".

Selon le Comité du Souvenir du Camp de Voves, "Il faut préciser que ce n'est pas à cause de l'évasion que le Camp de Voves a été liquidé. Elle a peut-être avancé le dénouement de quelques jours voire de quelques semaines, mais les listes des détenus à remettre ""aux autorités d'occupation"" étaient prêtes avant l'évasion".

Selon le Comité, ce sont 407 et non 406 internés qui sont transférés à Compiègne le 9 mai 1944.
Le 21 mai 1944 il fait partie des 2004 hommes  déportés de Compiègne à Neuengamme où il arrive le 24 dans le convoi N° I.214. Il reçoit le matricule N° 30735. 

Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 3640970.


Le KL Neuengamme se situe à environ 25 km au sud-est de Hambourg sur la rive droite de l'Elbe dans une région marécageuse et plate. Au total on estime que 106 000 personnes, dont 13500 femmes, ont été déportées au KL Neuengamme et dans ses kommandos extérieurs de travail.
Les troupes britanniques qui pénètrent dans le camp de Neuengamme le 5 mai 1945 trouvent un camp vide.
Sur les 106000 déportés au KL Neuengamme et dans ses Kommandos on estime le nombre de morts à 55000 dont plus de 7000 Français.
Sources: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et Mémorial des Français Déportés à Neuengamme.


Selon le document ci-dessus, il a été transféré au Kommando de Husum.

Husum-Schwesing: Kommando du KL Neuengamme. Ce kommando du Schleswig-Holstein, situé près de la Mer du Nord,fonctionne de septembre à décembre 1944 pour creuser des tranchées anti-chars dans la zone côtière marécageuse. Plus de 1500 détenus y travaillent.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est évacué vers le camp mouroir de Bergen Belsen où il décède le 1er avril 1945 selon le JO N° 292 du 17 décembre 1987.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants en date du 19 octobre 1987 paru au Journal Officiel du 17 décembre 1987 page 14700.


Sources : 

- Archives Départementales du Nord 1 W 1273    

- Archives Départementales d’Eure-et-Loir 106 W 17, 106 W 51, 106 W 58

- Archives Départementales du Loiret 185 W 36533, 20 M 727,

- Archives Départementales de la Somme (sans cote)

- Archives de Paris  1 R 1913.4844,

- Etat civil de Saint-Bonnet-de-Rochefort (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial des Français Déportés à Neuengamme  Amicale de Neuengamme

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service International de Recherches d’Arolsen 3640970,

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