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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
LELEU née Alice DESGUET

Nous sommes à la recherche d’une photo, de renseignements complémentaires et d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr

est née le 6 mars 1919 à Huriel (03). Sa mère Marie est cultivatrice.

Elle est institutrice publique  domiciliée rue de la Paix à Nevers (58) quand elle épouse Jean LELEU à Nevers le 11 novembre 1943. A cette date selon la transcription de mariage, Jean LELEU est présenté comme « instituteur public travaillant en Allemagne »

S.T.O. : Le Service du Travail Obligatoire en Allemagne est instauré par Pierre Laval le 16 février 1943.  Les premiers concernés sont les jeunes gens nés au dernier trimestre 1919 ou en 1920-21-22. Ils doivent aller travailler pendant deux ans en Allemagne. Bon nombre de réfractaires vont grossir les rangs de la Résistance.

En 1944 ils sont instituteurs à Bauzy (41) et  sont arrêtés par les autorités allemandes : Jean le 11 mai 1944 comme réfractaire au S.T.O. et Alice le 12 mai pour un motif non connu selon  la note en date du 27 mai 1944 du commissaire de police chef des Renseignements Généraux du Loir-et-Cher.

En fait Jean LELEU n'était pas parti en Allemagne, mais s'était caché dans les bois et était entré aux F.T.P.F. (Francs-Tireurs et Partisans Français).

Ils sont internés à la Maison de Correction de Blois avant d’être dirigés sur la prison d’Orléans le 26 mai 1944. Puis Alice est transférée au Fort de Romainville.

Le Fort de Romainville

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005.


Le 12 juin 1944 elle est déportée de Paris Gare de l’Est à Sarrebruck.

Elle est ensuite transférée au camp de concentration pour femmes de Ravensbrück le 22 août 1944.  Elle y reçoit le matricule N° 43143 et, après la quarantaine, est affectée au Kommando de Leipzig où elle arrive le 12 septembre 1944.

Kommando de Leipzig/Schönefeld  appelé aussi Hasag: il dépend du camp de Buchenwald à compter du 1er septembre 1944. Le Kommando Hasag fut essentiellement composé de femmes de différentes nationalités.. Il fut dénommé d’après le nom de l’usine locale, l’usine Hasag appartenant à Hugo Schneider. L’usine avait été bombardée par les alliés au début de l’année 1944. L’objectif du Kommando fut donc la reconstruction de l’usine et la production de panzerfaust et d’obus. Les travaux de terrassement et de reconstruction furent accomplis par le premier convoi de femmes parti de Ravensbrück à la fin du mois de juillet 1944. Par la suite, les détenues furent affectées à la production militaire. L’ensemble de ces travaux étaient extrêmement pénibles , eu égard notamment au manque cruel de nourriture dont souffraient les détenues. Elles travaillaient en équipes de 12 heures, une semaine de jour et une semaine de nuit, sauf le dimanche. De manière concertée, les détenues françaises freinèrent le travail et sabotèrent le plus possible. Devant l’avance alliée et les bombardements de plus en plus fréquents de l’usine, les détenues seront évacuées à pied le 13 avril 1945 ; les détenues malades restèrent au camp. L’évacuation fut terrible et longue, une semaine d’errance encadrées par des SS dont l’obstination meurtrière a fait de très nombreuses victimes.
Source : Mémorial Buchenwald Dora Kommandos.

Elle y reçoit un nouveau matricule, le N°4042.

Elle s’évade le 28 avril 1945 lors de l'évacuation du Kommando de Leipzig.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 179318), elle est homologuée en tant que Résistante au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur)  et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Son mari Jean, né le 3 juin 1922 à Sin-le-Noble (59), membre des F.T.P.F., est arrêté par la Gestapo  le 11 mai 1944 et interné à Blois, Orléans et Compiègne. 

Il est déporté le 18 juin 1944 de Compiègne à Dachau où il arrive le 20 juin dans le convoi N° I.229. Il reçoit le matricule N° 72702 et est affecté au Kommando d’Allach.

Il est libéré le 30 avril 1945 à Allach et est rapatrié le 29 mai 1945.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 358880), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur)  et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Source de la photo: Archives Départementales du Loir-et-Cher.

Sont attribuées à Jean LELEU
- la carte de Réfractaire
- la carte du Combattant 1939-1945 N° 29663
- la carte du Combattant Volontaire de la Résistance N° 13921
- la carte de Déporté Résistant N° 1.010.00321.  

Sources :

- Archives Départementales du Loir-et-Cher 1375 W 74, 1687 W 43, 1693 W 32,

- Archives Départementales du Loiret 274 W 60700c

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil d’Huriel (03) et de Nevers (58)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense (Dossiers GR 16 P 179318 et GR 16 P 358880)

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