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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
CUGNET Clément Henri

Nous sommes à la recherche d’une photo et de renseignements complémentaires.


est né le 9 janvier 1899 au domicile de ses parents  Place de l’Eglise à Stenay (55). Son père Joseph est valet de chambre et sa mère Marie née HENRY est sans profession.

Il épouse Léonie SIMON et ils ont deux enfants.

Il exerce le métier d’ajusteur à la SAGEM et est domicilié en 1943 au Restaurant Giraudat route de Pasquis à Montluçon (03).

Il est accusé d’ « avoir à Montluçon, le 25 juillet 1943, en tous cas depuis temps non prescrit,
1°- exercé une activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d’ordre émanant ou relevant de la Troisième Internationale Communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette Internationale.
2°- détenu de mauvaise foi des écrits périodiques ou non tendant à propager des mots d’ordre de la Troisième Internationale Communiste ou d’organismes s’y rattachant ».

Il est condamné le 24 septembre 1943 à un an de prison et 100 francs d’amende pour « menées communistes » par la Section Spéciale près de la Cour d’Appel de Riom (63).

Il est transféré le 15 octobre 1943 à la Centrale d’Eysses (47) où il reçoit le matricule N°2322.


 
Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Lot-et-Garonne 940 W 114.

Le 19 février les prisonniers (entre 1100 et 1200) se révoltent, font prisonnier le directeur. Les GMR  (Groupes Mobiles de Réserve) sont appelés en renfort. A la suite de tractations le directeur est libéré, mais ne tiendra pas ses promesses et 12 prisonniers seront fusillés le 23 février 1944.



Cette unique photo des emprisonnés d'Eysses en colonne par cinq, les mains sur la tête, au moment où ils quittaient la Centrale aux mains des S.S., le 30 mai 1944 pour la gare de Penne-d'Agenais (Lot-et-Garonne) où ils allaient être embarqués vers Compiègne, a été prise par un garde mobile d'une fenêtre dominant la cour d'honneur.

Le 30 mai les 1100 prisonniers sont «remis aux autorités allemandes». En clair, ils sont livrés aux nazis et évacués par la Division Das Reich qui les transfèrent de Toulouse à Compiègne dans des wagons à charbon.

Source de la photo: L'insurrection d'Eysses 19/23 février 1944 Une prison dans la Résistance Amicale des Anciens d'Eysses Editions Sociales 1974.




Le 18 juin 1944 Clément CUGNET fait partie des 2139 hommes déportés de Compiègne à Dachau où ils arrivent le 20 dans le convoi N° I.229. Il y  reçoit le matricule N° 73314. et reste au camp central de Dachau.


Source du document ci-dessus: Mémorial annuaire des Français de Dachau.

Après la quarantaine il reste au camp central de Dachau.

Le KL Dachau est situé en Bavière à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Munich. C'est le premier camp de concentration créé par le IIIème Reich le 20 mars 1933, soit seulement sept semaines après l'accession d'Adolf Hitler au pouvoir. Il constitue ainsi le modèle de référence sur lequel d'autres camps ont été construits et ont fonctionné jusqu'à la fin de la guerre. 
De 1933 à 1939, 35575 détenus, des Allemands, puis des Autrichiens, des Tchèques et des Polonais, sont ainsi immatriculés au KL Dachau. A partir de 1939 des détenus provenant de tous les pays en guerre contre l'Allemagne arrivent à Dachau. A la libération trente nations sont représentées. Au total plus de 200000 déportés sont passés par Dachau et ses Kommandos. Parmi eux on trouve 12500 Français environ.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y décède le 27 février 1945 selon l’état civil de Stenay et de Fromy (08) et le JO N° 27 du 2 février 1988.


Son nom figure sur la plaque à la SAGEM usine de Montluçon "Membres du Personnel Victimes de la Guerre 1939-1945 colonne Déportés de la Résistance".

Source: Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier. Photo: Marie-Elisabeth Rat.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants  en date du 24 novembre 1987 paru au Journal Officiel N° 27 du 2 février 1988.

Suivant l'article 1er de l'arrêté du Ministère de la Défense en date du 20 avril 1990, le "Bataillon F.F.I. de la Centrale d'Eysses" est assimilé à une unité combattante pour la période du 9 décembre 1943 au 31 mai 1944.

Sources :

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,

- Archives Départementales du Lot-et-Garonne  940 W 114

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme  107 W 386

- Archives du camp de Dachau sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives privées I-CGT-HS03-Métaux Montluçon

- Bulletin Officiel des Armées Arrêté du 20 avril 1990

- Etat civil de Stenay (55) et de Fromy (08)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau  Amicale des Anciens de Dachau 1987

- MemorialGenWeb  site Internet

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