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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
GERSTENHABER Roland

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté ainsi que de celles de ses parents et de sa soeur. Pour nous contacter:
afmddelallier@orange.fr





est né le 31 mai 1926 au domicile de ses parents au N° 8, rue du Sablon à Metz (57). Son père Othon est commerçant et sa mère Jeanne née WEIL est sans profession.

La famille est domiciliée au N° 5, rue Clovis à Metz (57) quand  elle est expulsée de Moselle par les nazis. Elle se réfugie le 18 juin 1940 au Donjon (03) où elle s'installe rue du Moulin.

Source de la photo: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.



La famille se fait recenser au Donjon  en tant que que Juifs français conformément à la loi antisémite du 2 juin 1941 promulguée par l'Etat Français.


Source du document ci-dessus: Archives Départementales de l'Allier 756 W 1.

Puis  en 1942 la famille va s'installer à Randan, ville du Puy-de-Dôme située à 15 kilomètres de Vichy. Son père Othon est embauché la même année comme employé aux écritures chez un expert comptable, M.CAYRE, domicilié au N° 14, Boulevard Gambetta à Vichy.

Selon le témoignage de M.CAYRE, recueilli par le Commissaire de Police, chef du service des Renseignements Généraux le 17 avril 1953, " Le 2 mai 1944, il (M.Othon GERSTENHABER) est venu prendre son travail à 8 heures et dans la matinée il a été averti qu'il lui fallait partir se cacher, sa femme devant être arrêtée.
Il a quitté son travail et n'est pas revenu. Au début de l'après-midi, j'ai reçu la visite de deux allemands accompagnés de MMe Othon GERSTENHABER qui a demandé son mari. J'ai répondu qu'il n'était pas là. Ils sont alors partis après avoir insisté pour le voir et j'ai appris que Mme GERSTENHABER et son fils étaient arrêtés. Le lendemain j'ai su que M.GERSTENHABER (père) ainsi que sa fille Simone, alors âgée de 12 ans avaient également été mis en état d'arrestation par la Gestapo."


Roland, qui est interne à l'Ecole Nationale Professionnelle de Thiers (63), y est arrêté le 4 mai 1944 par la FeldGendarmerie (voir le témoignage du directeur en annexe) alors que sa mère Jeanne est arrêtée le même jour à 8 H 30 à Randan.

Selon une source familiale, Othon accompagné de sa fille Simone s'est livré de lui-même à la Gestapo quand il a appris que son épouse et son fils avaient été arrêtés.

Source de la photo: Archives de la famille.

Le 12 mai la famille est transférée à Drancy où ils sont immatriculés: Othon reçoit le N° 21640, Jeanne le N° 21641, Roland le N° 21642 et Simone le N° 21643.

La famille est déportée le 20 mai 1944 de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 74.


Document ci-dessus: Extrait de la liste du convoi N° 74. Source: Mémorial de la Shoah C 74_18.

A propos du convoi N° 74 dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France , Serge Klarsfeld écrit,  "565 hommes, 632 femmes et 3 indéterminés constituent ce convoi de 1200 personnes, dont 191 enfants de moins de 19 ans. De nombreuses familles avec enfants en bas-âge.
A l'arrivée à Auschwitz, 188 hommes furent sélectionnés et reçurent les matricules A 5529-A 5716. Le ""calendrier"" indique à tort qu'aucune femme n'a été sélectionnée, car nous avons compté 108 survivantes en 1945. Un nombre au moins égal de femmes a dû être sélectionné. Il y avait en 1945 en plus 49 survivants hommes".

Gleiwitz: Kommando du KL Auschwitz. Il existe Gleiwitz I, II, III et IV.Les détenus travaillent pour les firmes Sonderbau Berlin, usines allemandes de gaz, et la RAW (Reichsbahnaubesserungswerk, entreprise de réparation des chemins de fer.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Le 2 janvier 1945 il est transféré au Kommando de Blechhammer.

Blechhammer:  Kommando du KL Auschwitz. Ce  kommando,  situé  en Pologne près  de  Cosel, est  créé au  début de  l'année 1942. Il travaille pour l'entreprise "Oberschlesiche Hydrier" à la fabrication d'essence synthétique.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il y est libéré par les Soviétiques  le 25 janvier 1945 et est rapatrié le 28 avril 1945 par Marseille.

Il exerce le métier de commerçant quand il épouse Colette LÉVY  à Metz (57) le 19 août 1948.

La carte de Déporté Politique N° 1.118.09322 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 1er mars 1954.

Il décède accidentellement  le 7 mai 1961 à Argancy (57).


Annexe:
Témoignage de Roger JUMENTIER, Directeur de l’Ecole Nationale Professionnelle de Thiers, sur l’arrestation de Roland GERSTENHABER le 9 avril 1953 :
«  En 1944, au mois d’avril ou mai, deux allemands ont pénétré à l’Ecole Nationale Professionnelle de Thiers (Puy-de-Dôme) dont j’étais Directeur et m’ont obligé, sous la menace d’une mitraillette, à les conduire auprès de l’élève GERSTENHABER Roland qui était alors en classe avec les élèves de 3 ° Spéciale.
Ils l’ont fait sortir de la classe et l’ont emmené en déjouant toutes les tentatives de diversion que j’ai tentées sous le prétexte de lui faire remettre des vêtements ou des provisions.   
Ils l’ont conduit et enfermé à l’Ecole Primaire du MOUTIER où était cantonné un groupe de « S.S. ». Je m’y suis moi-même rendu le soir vers vingt heures, accompagné du concierge de l’école : Monsieur LACHOUX, afin d’essayer de voir le prisonnier et de lui remettre couverture, vêtements et provisions.
Il ne m’a pas été permis de le voir et j’ai dû partir en laissant les objets et denrées apportées pour qu’on les lui remette.
J’ai reçu la visite de GERSTENHABER quelques semaines après son retour de captivité.
Il est comme il l'a déclaré de confession israélite et appartenait, je crois, à un réseau de Résistance».    
 
                                    

Source: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.


Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 756 W 1, 1580 W 8,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 157 W 66, 900 W 46, 908 W 109,

- Archives de la famille

- Centre de Documentation Juive Contemporaine

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Etat civil de Metz (57)

- Klarsfeld Serge  Le Mémorial de la déportation des Juifs de France  FFDJF 1978

-
Klarsfeld Serge  Liste des transferts de Vichy à Drancy

memorialgenweb site Internet

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