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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BERGERON André Pierre Philippe


est né le 24 juillet 1899 au domicile de ses parents au N° 7, rue Campagne Première à Paris (14ème). Son père Georges et sa mère Eugénie née DEJOUR sont employés de commerce.

Incorporé le 15 avril 1918, il est ensuite affecté à plusieurs régiments d'artillerie avant d'être rayé des contrôles le 21 mars 1921.

Le 22 décembre 1923 il épouse Marie NOUHEL à Paris (10ème).

Source du document ci-contre: Archives de Paris 3595 W 29.



Directeur de dressage de chiens de police, il est rappelé le 2 septembre 1939. Il est affecté  au 212ème Régiment Régional quand il épouse Simone VALLÉ à Paris (5ème) le 28 novembre 1939. Il est démobilisé le 9 août 1940 par le centre de Mirande (32).

Brigadier-chef affecté au Chenil de la Sûreté Nationale à Lapalisse (03, il est domicilié à Droiturier (03). Selon le témoignage écrit  de Louis Fabre, sous-directeur de la Sûreté Nationale, ex-chef du Secteur Central du réseau "Ajax", André BERGERON "avait constitué un groupe de résistance parmi le personnel affecté au Chenil et saboté dans la mesure de ses moyens l'organisation qui devait prendre part aux côtés de la Milice aux opérations d'offensive contre le maquis de Haute-Savoie. Grâce à ses efforts, les chiens ne furent pas employés dans l'action projetée".  

Il est arrêté sur dénonciation le 14 mars 1944 à Droiturier (03) où il réside et est transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (81) le 17 mars 1944.

Il est livré aux nazis ainsi que ses camarades   le   30 juillet 1944 pour être déporté de Toulouse  à Buchenwald (Allemagne) dans le convoi N° I.252. Dans un contexte d'évacuation précipitée, ce  convoi mixte est composé  de 1088 hommes et de 101 femmes et enfants qui sont transférés en Allemagne dans des wagons séparés.  Les hommes arrivent à Buchenwald le 6 août 1944, les femmes et les enfants à Ravensbrück le 7 août.


Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 5519546.


Il reçoit le matricule N° 69680 et est affecté le 14 septembre au  Kommando de Plömnitz-Leau.

"Plömnitz ou ""Leopard"", ""Leau"" ou Bernburg" : Kommando du KL Buchenwald. Depuis 1941 déjà, l'état-major allemand et la firme Solvay s'étaient mis d'accord pour utiliser les mines de sel de Peissen et de Plömnitz, situées à 50 km au nord-est de Halle. Au mois d'août 1944, il est décidé d'y installer une usine souterraine de munitions. Les détenus (plus de 1300 en janvier 1945) sont évacués en avril 1945.
Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Selon le témoignage écrit d'Albert GALLIAT, inspecteur de police à Annecy et fondateur du NAP Police de Haute Savoie, "Ayant été compagnon de misère de Mr.Bergeron j'atteste les faits suivants: depuis le début du mois d'octobre 1944 jusqu'au 10 avril 1945, Mr.Bergeron a travaillé comme mineur de fond pendant 12 heures par jour, nourri d'une assiette de soupe et d'un petit morceau de pain toutes les 24 heures; journellement les S.S. et les ouvriers de la "Todt" nous frappaient avec des gourdins. Un jour, Mr. Bergeron a reçu des coups assénés avec un madrier et en eut les côtes enfoncées. Il dut malgré la douleur continuer son travail. Toujours à la suite de brutalités, il eut de fortes blessures à la main gauche et au pied droit".

Il y est libéré en avril 1945.

Citation à l'ordre de l'Armée: " Fonctionnaire patriote et courageux, a constitué un groupe de Résistance parmi le personnel de la police affecté au chenil de la Sûreté Nationale. En liaison permanente depuis avril 1942 avec le secteur nord de la Seine de Libération-Nord, de qui il recevait les ordres, a saboté l'organisation qui devait prendre part aux côtés de la Milice aux opérations offensives contre le Maquis de Haute-Savoie. Toujours sur la brêche n'a pas hésité à employer tous les moyens pour empêcher l'action entreprise contre les patriotes et à mettre le service des chiens de police de la Sûreté Nationale dans l'impossibilité d'être utilisé par l'ennemi. Dénoncé par le Directeur du chenil, a été arrêté le 14 mars 1944, interné au camp de St-Sulpice (Tarn) et déporté au camp Buchenwald le 28 juillet 1944. Belle figure de Patriote".

Cette citation comporte l'attribution de
- la Médaille Militaire
- la Croix de Guerre 1939-1945 avec Palme suivant le décret en date du 29 août 1953 paru au JO du 4 septembre 1953
- la Croix du Combattant Volontaire 1939-1945 suivant la Décision Ministérielle N° 1964 du 3 mai 1961.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 49820), il est homologué en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Lui sont également attribuées
- la Médaille de la Résistance Française  suivant le décret du 16 juin 1946
- la carte de Déporté Résistant N° 1.001.08114  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 7 janvier 1952.

Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 29.

Il décède le 25 mars 1976 à Fleury-Mérogis (91).



Sources :

- Archives Départementales du Tarn 493 W 107

- Archives de Paris 1 R 1919.833, 3595 W 29

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen

- Etat civil de Paris (14ème) et de Paris (5ème)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française de Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 49820)

- Service International de Recherches d’Arolsen 5519546,

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