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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier

 CLAUSS René Eugène

 
Nous sommes à la recherche  de renseignements complémentaires et d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr

est né le 26 décembre 1920 à Riedisheim (68). Sa mère Natalie CLAUSS est sans profession.

Il est scolarisé à Mulhouse, puis travaille comme employé de bureau et aide comptable à la Maison SCHWER à Mulhouse.


Il est domicilié 2, rue Henri Schwartz à Mulhouse (68) quand il s’engage pour 5 ans  le 18 février 1939 à Paris. Il est affecté au 1er R.I.C. (Régiment d’Infanterie Coloniale). Il est nommé caporal le 9 février 1940.

Source de la photo ci-contre: Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains.


Citation à l’Ordre du Régiment  N° 230 : «  Excellent chef de pièces, par un tir précis effectué le 14 juin 1940 à Regnéville  a retardé l’avance ennemie, permettant ainsi à une  unité de se replier normalement ».

Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze.


Fait prisonnier par les Allemands le 21 juin 1940 à Colmar, il est interné au camp d'Ecrouves en Meurthe-et-Moselle. Il est ensuite démobilisé par les Allemands en tant qu’Alsacien Lorrain le 26 octobre 1940.

Puis il est interné pendant 8 mois dans un camp allemand avant d’être envoyé dans une usine de munitions en Autriche du 30 avril 1942 au 7 mars 1943. Il en est expulsé pour avoir refusé de porter l’uniforme militaire allemand.


Il arrive à Vichy le 12 juin 1943 et obtient le 17 juin un permis de séjour N° 6319. Selon l'enquête du commissaire de police , chef des services de sûreté, il sollicite d'abord un emploi de planton auxiliaire au Secrétariat d'Etat aux Colonies, demande qui reçoit l'approbation du dit commissaire, selon lequel René CLAUSS  est "de tenue correcte et inspire confiance" et "paraît digne d'intérêt".

Célibataire il réside au N° 26, rue Desbrest à Vichy (03)  chez son oncle Emile CLAUSS  qui tient un magasin de confection pour dames au N° 2, avenue du Président Wilson.

Recensé pour le Service du Travail Obligatoire à Vichy comme faisant partie de la classe 1940, il est indiqué qu'il réside au N° 62, rue Nationale et qu'il exerce  la profession de comptable à la Manufacture du Haut-Rhin à Cusset (03). Il est exempté du S.T.O. selon le motif 1 M 1 paragraphe 1 page 7.

 

Il est arrêté par la Gestapo le 5 août 1943 à 8 H 30 pour le motif suivant  «  refus de servir dans l’armée allemande » selon la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Strasbourg.  Il est détenu au N° 125, Boulevard des Etats-Unis, siège de la Gestapo  à Vichy, puis il est transféré à Compiègne le 27 août 1943.

Selon une note de renseignements de la police postérieure à la Libération, "Les motifs et les conséquences de cette arrestation ne sont pas connus de nos services, mais il est établi que M.CLAUSS René Eugène, décoré de la Croix de Guerre alors qu'il était sergent au 1er Régiment d'Infanterie Coloniale, ne faisait pas mystère de son attachement et de son dévouement à la France, malgré les risques que lui faisaient encourir sa situation personnelle et les circonstances de l'époque".



Selon le Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, interné à Compiègne le 27 août 1943, René CLAUSS donne des nouvelles depuis ce camp jusqu'au 15 septembre 1943. Il est donc fort probable qu'il ait été déporté dans le convoi parti le 16 septembre 1943 de Compiègne pour Buchenwald et qu'il soit mort durant le transport.

Selon le livre mémorial de la Fondation  pour la Mémoire de la Déportation concernant le convoi N° I.136, «  Le transport se déroule dans des conditions dramatiques. Le train se trouve en fin d’après-midi à la limite de la Moselle annexée, à Novéant, rebaptisé Neuburg an der Mosel, quand les évasions se produisent. Elles avaient été nombreuses deux semaines plus tôt. On ne compte cette fois que 3 évasions réussies. Les autres prisonniers doivent se déshabiller et sont regroupés dans des wagons intacts. A une centaine par wagon, le voyage reprend. A l’arrivée à Weimar le lendemain soir, on trouve 63 morts d’asphyxie dans des wagons métalliques. Ces morts sont incinérés au crématoire de Buchenwald sans avoir été identifiés. »

 

Il est considéré comme disparu et son décès n'est pas transcrit à l'état-civil de Riedisheim.



Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 1289 W 91 210.05, Recensement S.T.O. Vichy 778 W 21,

- Archives Départementales du Haut-Rhin  AL 137303

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 436 873

- Etat civil de Riedisheim (68)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

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