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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

Marcel BENICHOU


 La famille nombreuse (4 garçons et 3 filles) quitte Oran pour  Paris en 1936  et  habite 3, rue Geoffroy Marie dans le 9ème arrondissement. Le petit dernier Claude naîtra en 1936. Le  père Chaloum tient un café restaurant.
En juin 1940 comme beaucoup d’autres la famille BENICHOU à l’exception du père et du frère aîné fuit Paris  pour se réfugier à Biarritz. Au bout de trois mois la famille remonte à Paris. 
Début janvier 1942 sa mère Julie décède d’une longue maladie. Les 3 petits derniers, Marcel, Evelyne et Claude, vont quitter Paris grâce à l’OSE pour gagner la Normandie où ils sont cachés dans une ferme. Début juillet retour dans la région parisienne chez un grand frère dans le 10ème arrondissement.
Puis début août la famille va se scinder en 3 groupes.
Premier groupe:grâce à l’OSE les trois enfants prennent le train en compagnie d’autres enfants encadrés par des religieuses et arrivent à Vichy. 
Deuxième groupe : son père Chaloum et un frère Maurice à Nice.
Le troisième groupe, constitué des femmes et de son frère Pierre, va se réfugier à Beaumont dans la banlieue de Clermont-Ferrand (63).
Sous la conduite d’une éducatrice Marcel, Evelyne et Claude arrivent à la Maison des Morelles à Broût-Vernet où ils vont passer cinq mois. De son propre aveu Marcel le Séfarade va avoir des difficultés pour s’intégrer dans ce milieu où les enfants majoritairement originaires d’Europe centrale parlent le yiddish.



            Après cinq mois passés à Broût-Vernet  les trois enfants rejoignent le groupe de Beaumont en décembre 1942. Ils y resteront jusqu’en janvier 1944 et vivront sous une fausse identité grâce au salaire de la  cousine Georgette qui travaillait dans une clinique de Clermont-Ferrand. Les trois enfants seront scolarisés et à la fin de l’année scolaire Marcel passera le Certificat d’Etudes Primaires avec brio puisqu’il décrochera le titre de Premier du Canton.
A sa demande Marcel va passer les  vacances de l’été 1943 dans une ferme entre Murol et Besse (63) à garder les vaches. Une bonne nourriture et le bon air font gagner à Marcel quelques centimètres et quelques kilos.
Début 1944 ayant été avertis qu’ils avaient été repérés et sans doute identifiés comme Juifs tous les membres de la famille quittent Beaumont en urgence et se dirigent sur Limoges. Là contact est pris avec le curé de Saint-Michel-des-Lions. Les enfants vont au catéchisme, apprennent des prières et assistent à la messe du dimanche. Marcel entre chez les Scouts, Evelyne chez les Jeannettes et Claude chez les Louveteaux. La couverture est efficace puisque les enfants ne seront plus inquiétés jusqu’à la libération de Limoges le 21 août 1944. 

Sources : 
- Archives municipales de Broût-Vernet
- Célou le Parisien d’Oran Autobiographie de Marcel Benichou
- Photo : Jeanine Schwartzman
- Témoignage de Marcel Benichou

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