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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BATHIER Marcel
 
 
Archives de la famille
 

est né le 24 octobre 1922 au bourg de Boucé (03). Son père Lucien est courtier en bestiaux et sa mère Françoise est sans profession. Ils sont domiciliés à Loddes (03).

Engagé dans l'Armée d'Armistice au 404ème Groupe de DCA à Bellerive-sur-Allier (03), il est démobilisé le 2 décembre 1942.

Photo: Archives de la famille.

Agriculteur et négociant en porcs il est célibataire et domicilié au lieudit Petit Paris à Lapalisse (03).

Il fait partie des 26 hommes arrêtés le 10 mars 1943 dans la rafle organisée par le chef de la Gestapo de Vichy Hugo GEISSLER à Lapalisse en représailles après le refus de ces hommes d'aller travailler sur le terrain d'aviation de Périgny (03). Ils étaient requis pour aller creuser des tranchées destinées à empêcher les avions alliés de se poser sur le dit terrain. Parmi les requis, se trouve le milicien Jean MENTEUR qui refuse de participer aux travaux. Les requis vont alors manifester devant  le domicile de MENTEUR et refuser à leur tour de travailler pour les Allemands.
Interné le jour même à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), il est transféré le 27 mai à Compiègne.

Le 25 juin 1943 il est déporté de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 27 juin dans le convoi N° I.110. Il reçoit le matricule N° 14535.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5489715.

Après la quarantaine il est envoyé au kommando de Karlshagen/Peenemünde sur l'île de Usedom sur la Baltique. Cette usine où sont fabriquées les fusées A4 est bombardée par les Anglais dans la nuit du 17 au 18 août 1943. Les nazis décident alors d'enterrer leurs usines.

Karlshagen / Peenemünde: Kommando du KL Buchenwald. En 1935, l'Allemagne décide d'installer une base spéciale pour son programme sur les fusées. Un site approprié est acheté en 1936 dans la partie nord de l'île d'Usedom, sur la Baltique. Dès septembre 1939, 3000 personnes travaillent à Peenemünde alors que la guerre impose très vite un développement important du montage des fusées A4. Avec celui de Peenemünde, les sites de Friedrichshafen depuis fin 1941, et Wiener Neustadt, en mars 1943, sont utilisés dans ce but. Tous ont recours à la main-d'oeuvre concentrationnaire. La base de Peenemünde, à compter du 1er juin 1943 et pour préserver le secret de la production, prend le nom ""d'Heimat-Artillerie Park 11"" (HAP), que l'on situe à Karlshagen, un village au sud de l'île. C'est le nom du Kommando de détenus, officiellement rattaché au KL Ravensbrück. Mais ce secret n'empêche pas l'attaque aérienne britannique dans la nuit du 17 au 18 août 1943, qui fait de nombreuses victimes. Les dirigeants allemands décident alors de déplacer l'usine de production des A4 de Peenemünde à un nouveau site souterrain, dont la construction commence alors, Dora.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est  renvoyé à Buchenwald où il reçoit un nouveau matricule, le N° 22949. Il est ensuite transféré au Tunnel de Dora.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5489707.

Dora: Ce camp dépend à l'origine du KL Buchenwald qui n'est situé qu'à environ 80 km. Il a été créé en septembre 1943 pour accueillir dans ses tunnels l'usine de Peenemünde bombardée par la RAF le 17 août 1943. Les déportés travaillent en deux équipes de douze heures. Ils creusent des galeries dans des conditions inhumaines. Ils restent six mois sans voir le jour et couchent à même le sol. La mortalité est très élevée. Dora devient autonome en octobre 1944.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Les nazis font creuser aux déportés des tunnels dans des conditions épouvantables: pas d'eau, pas de toilettes, peu d'air. Les déportés sous-alimentés couchent à même le sol. 12 heures de travail de jour ou de nuit. De toute façon, il fait toujours nuit dans le tunnel. Les déportés restent six mois sans voir le jour.

C'est dans des conditions inhumaines que les déportés vont travailler pour la fusée V 2. La mortalité y est très élevée.

Marcel BATHIER y décède le 17 mars 1944 selon l'état civil de Boucé et le JO N° 152 du 3 juillet 1987.
 
 
Sur décision unanime du Conseil Municipal de Lapalisse lors de sa réunion du 18 janvier 1948, un nom de rue est attribué à Marcel BATHIER.

Photo: AFMD de l'Allier.

Marcel BATHIER est homologué comme Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) en tant qu' "Isolé" selon le Service Historique de la Défense à Vincennes sous la cote GR 16 P 37723.


Pourtant c'est la carte de Déporté Politique N° 1.111.17710 qui  lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 26 octobre 1955.

DIAC Clermont-Ferrand

Source du document ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants en date du 14 mai 1987 paru au Journal Officiel du 3 juillet 1987.

 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 996 W 15.1.1, 1289 W 91,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 34

- Archives de la famille

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Boucé (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

-
MemorialGenWeb  site Internet

- Service Historique de la Défense à Vincennes  cote GR 16 P 37723.

- Témoignage d'Eugène Laurent déporté N° 14537 à Buchenwald

 
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