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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
Simon GERSTENKORN est né le 15 janvier 1929 à Tel-Aviv (Israël). Ses parents Jacob et Macha SMULEWICZ sont nés à Varsovie (Pologne). Naissent à Varsovie Aba (Albert) le 16 juillet 1920 et Luser (Léon) le 28 juillet 1923.


Simon GERSTENKORN à Broût-Vernet
Photo : source Alain WEIL

1932
La famille quitte Tel-Aviv pour la Belgique et s’installe à Anderlecht dans la banlieue de Bruxelles. Les parents tiennent une petite épicerie en gérance. Après  l’école communale qu’il fréquente dans la journée Simon va au héder pour recevoir une éducation juive traditionnaliste.

1940
Le 10 mai 1940 les troupes allemandes envahissent la Hollande, le Luxembourg et la Belgique. Le même jour la famille GERSTENKORN quitte Bruxelles (52, rue Ghende) à bord d’un train bondé. Trois jours plus tard elle arrive en wagon à bestiaux  à Touille, petit village en Haute-Garonne.
Suite à la loi sur les ressortissants étrangers de race juive du 4 octobre 1940 qui stipule dans son article  1er que « Les ressortissants étrangers de race juive pourront, à dater de la promulgation de la présente loi, être internés dans des camps spéciaux par décision du préfet du département de leur résidence. » La famille GERSTENKORN est internée d’abord au camp de Clairfont près de Toulouse, puis est transférée le 9 novembre 1940 au camp de Brens (Tarn) classé « Centre d’Hébergement pour Réfugiés Juifs Etrangers ». Les 6 GERSTENKORN sont « hébergés » à la baraque 18. Les conditions matérielles et sanitaires y sont déplorables.
Le 26 février 1941 la famille est transférée au Camp de Rivesaltes près de Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Macha, Léon et Simon s’évadent le 11 juin 1941 (source : AD66 1260 W 11),
Jacob et Hélène s’évadent le 25-08-1941.

Simon part seul pour Marseille. Il vit plus ou moins dans la rue, il rend de petits services, il devient selon son expression « queuiste », c’est-à-dire qu’il fait la queue pour d’autres de personnes, en échange de quoi il reçoit de la nourriture.
Il fait en particulier la queue pour l’épouse du Rabbin SCHNEERSOHN, qui lui permet de dormir en sécurité sur un fauteuil à la synagogue 33, rue Sylvabelle à Marseille. Ce genre de vie sans repère va durer pendant plus de quatre mois jusqu’au jour où le Rabbin SCHNEERSOHN l’envoie à Broût-Vernet. Simon va y aller  à reculons, car  ce garçon de douze ans, débrouillard et livré à lui-même, avait peur de perdre sa liberté. Selon le récit qu’il en a fait à ses enfants « Le soir où il est arrivé à Brout-Vernet Myriam Weichselbaum l'a accueilli et lui a expliqué quelles étaient les règles de la maison. Sur ce il a répondu qu'il avait l'habitude de décider pour lui-même. Elle lui a alors administré une retentissante paire de claques dont il a un excellent souvenir, car  -m'a t-il dit- ça lui a permis de redevenir un enfant, il ne devait plus s'assumer tout seul. Et ils se sont très bien entendus. » Témoignage de sa fille Nadia.

Il fréquente l’école primaire de garçons à partir du 1er octobre dans la classe de Monsieur GAUME. 

En septembre 1943 il est transféré à Lyon où il entre comme interne au Lycée de la Martinière sous le nom de Georges SURIN. Puis il est placé chez les Compagnons de France.
A la Libération de Lyon il est placé dans la famille SUSKINOT.

Simon GERSTENKORN deviendra directeur de recherches au CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique).

Simon peint par sa fille Nadia

Son père Jacob interné au 665ème GTE de Soudeilles (Corrèze).

Il est arrêté en exécution de la circulaire du 5 août 1942 et transféré le 27 août 1942 à Drancy.

Il est déporté le 31 août 1942 de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 26.

 Source de la photo : YadVashem

Sa mère Masha est reprise avec Hélène après leur évasion de Rivesaltes. Elle est arrêtée en exécution de la circulaire du 5 août 1942 et internée à Casseneuil (Lot-et-Garonne).

Elle est transférée le 4 septembre à Drancy, puis déportée le 9 septembre 1942 de Drancy à Auschwitz par le convoi N° 30.

Source de la photo : YadVashem

Son frère Léon (Luser) né le 28 juillet 1923 à Varsovie est lui aussi repris. Il est transféré le 11 août 1942 du camp de Rivesaltes à Drancy et déporté le 14 août 1942 de Beaune-la-Rolande à  Auschwitz par le convoi N° 19.

 Source de la photo : Yad Vashem

 

Sources :

- AD19 147 W 4812

- AD47 1 W 300, 2 W 16, E Dépôt Clairac 2J4

- AD66  1260 W 11

- AD81 1680 W 13

-Archives de la famille

-Archives Municipales de Broût-Vernet

- Un camp de Juifs oublié Soudeilles(1941-1942) Mouny Estrade-Szwarckopf et Paul Estrade  Editions Les Monédières juin 2000

-Office des Etrangers de Belgique

-Témoignage de sa fille Nadia

- YadVashem

 

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