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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
FOEHRENBACH née FOURNIER Marcelle dite Lily


 
Archives de la famille

est née le 21 octobre 1922 au domicile de ses parents aux Minères à Saint-Prix (03). Son père Claude est maréchal-ferrant et sa mère Geneviève née BEURRIER est repasseuse.

Elle exerce le métier de papetière quand elle épouse Joseph Marc FOEHRENBACH à Mably (Loire) le 27 août 1938.

Son mari est fait prisonnier le 4 juin 1940 à Dunkerque (59) et est interné au Stalag II A avec le matricule N° 57899. Il est rapatrié le 7 mai 1945.

Source de la photo: Archives de la famille.



Elle fait partie avec son amie Renée SIMON des groupes FTPF (Francs Tireurs et Partisans Français) Paul Vaillant-Couturier et effectue des liaisons, des transports de documents, journaux, tracts et armes.

Elle est arrêtée à la mi-février 1944 à Roanne (42) par des policiers français sans doute sur dénonciation alors qu'elle a rendez-vous dans un café pour une livraison d'armes. Elle est relâchée ainsi que son amie Renée le lendemain matin, ayant prétendu que leur présence sur les lieux était fortuite. Puis elles vivent dans la clandestinité quelque temps avant d'apprendre que des membres de leur famille ont été arrêtés: le père de Marcelle, le frère et la sœur de Renée.

Le 2 mars 1944 elles décident de se livrer à la Gestapo qui relâchera les membres de leur famille. Elle est internée à la Caserne Grouchy à Saint-Etienne (42), puis elle est transférée au Fort de Romainville.

Le Fort de Romainville
Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.
Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005.


Le 6 avril 1944 elle est déportée dans un wagon de voyageurs de Paris gare du Nord à la prison d'Aix-la-Chapelle (Aachen) où elle arrive le 7 dans le convoi N° I.200. Il s'agit d'un petit convoi de 51 femmes toutes déportées "Nuit et Brouillard".


Procédure «Nacht und Nebel»
instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.


Mais la procédure "Nuit et Brouillard" ne lui est pas appliquée dans son intégralité, car elle n'est pas jugée.

Elle est transférée un mois plus tard à Ravensbrück où elle reçoit le matricule N° 37889. Comme ses camarades "Nuit et Brouillard" elle est affectée à un Block particulier, le N° 32, ne reçoit ni lettre ni colis et est affectée à des travaux à l'intérieur du camp de Ravensbrück.  Les déportées NN font entre autres du terrassement, elles construisent les routes du camp.
 
 
«Armées d'une pelle, nous remplissons des wagons de sable, de mâchefer, et nous les poussons jusqu'à la route à empierrer. Là, après avoir étendu sable et mâchefer, nous arrosons abondamment, même s'il pleut, et traînons ensuite le lourd rouleau compresseur; vingt à trente femmes y sont attelées, tirant sur des cordes dans un effort surhumain qui rappelle trop hélas! l'esclavage antique».
Dessin de Camille Delétang dans Dans les griffes nazies de Suzanne Busson.
 
En mars 1945, les troupes soviétiques approchant, elle est transférée à Mauthausen ainsi que 41 de ses camarades de ce convoi. Selon le Comité International de la Croix-Rouge elle a le matricule N° 1673.
 
Elle est libérée à Mauthausen le 22 avril 1945 par le Comité International de la Croix-Rouge. Elle et ses camarades de misère sont emmenées en camion et passent la frontière pour arriver à Saint-Gall en Suisse le 24 avril.

Source du document ci-dessus: Comité International de la Croix-Rouge à Genève.

La carte de Déporté Résistant N° 2.015.06391lui est attribuée  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 15 octobre 1951.

Source du document ci-dessus: Archives de la famille. Remerciements.


Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 231530), elle est homologuée en tant que Résistante au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Femme engagée elle milite pour la Mémoire de la Résistance et de la Déportation. Elle est présidente de la section de Roanne de la FNDIRP (Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes). Elle est aussi membre du Comité Directeur Départemental de l'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance).

Elle décède à Riorges (42) le 3 octobre 2011.

 

Sources:

- Archives Départementales de la Loire 23 J 14, 1 R 1988,

- Archives du Comité International de la Croix-Rouge

- Archives de la famille

- Busson Suzanne Dans les griffes nazies Editions P.Belon 1946

- Etat civil de Saint-Prix (03) et Mably (42)

- Forissier Nathalie  La Déportation dans la Loire  1940-1944 Publications de l’Université de Saint-Etienne 2005

 - Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial de la Résistance et de la Déportation transmis par les Archives Départementales de la Loire
 
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