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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

RIVIER Vital Antonin

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Est né le 3 septembre 1906 au domicile de ses parents à Lavaleresse commune de Méricourt (62). Il est le fils posthume de Vital et de Laure née QUEST.

Ouvrier aux Forges de Châtillon-Commentry (03) où il est chauffeur de four, il est célibataire et domicilié au lieu-dit Les Pêches à Commentry.
 
Il adhère aux Jeunesses Communistes en 1920 et au Parti Communiste en 1929. En 1936 il est membre de la cellule Vaillant-Couturier et secrétaire de la vente à la criée du journal L'Humanité.

En novembre 1926 il est incorporé pour 18 mois au 51ème Génie du Maroc à Rabat. Il est mobilisé le 1er septembre 1939 au 15ème Régiment du Génie à Toul (54). Blessé en octobre 1939 en Alsace il est transféré dans un hôpital de Dijon (21), puis classé affecté spécial le 18 décembre 1939 aux Forges de Châtillon-Commentry.

Il interrompt son activité militante à la dissolution du Parti Communiste le 26 septembre 1939, mais la reprend en octobre 1941, étant chargé de la diffusion des tracts.

Il est arrêté le 31 décembre 1941 par la police de Commentry alors qu'il est porteur de tracts qu'il devait distribuer au hameau des Rémorêts. Son domicile est perquisitionné et de nombreux tracts y sont découverts.

Il est emmené au Commissariat Principal des Renseignements Généraux à Montluçon, puis il est transféré à Clermont-Ferrand (63). Il est condamné à deux ans d'internement administratif par le Tribunal Militaire de Clermont-Ferrand le 16 février 1942  pour «avoir à Montluçon dans le courant de l'année 1941 exercé une activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d'ordre émanant ou relevant de la 3ème Internationale ou d'organismes contrôlés par elle- Avoir détenu et distribué des documents relatifs à la dite propagande». 

Il est  interné à la prison de Mauzac (24) où il reçoit le matricule N°3477.

Pour le 1er mai 1943, le gouvernement envisageant de libérer un certain nombre de condamnés politiques, le directeur des Forges de Commentry intervient le 18 avril 1943 auprès du Préfet de l'Allier pour demander la libération par anticipation de Vital RIVIER «qui est à l'usine depuis 15 ans. Bon ouvrier, adroit, courageux, assidu».

La réponse sera négative, le sous-préfet de Montluçon estimant «qu'il ne peut être question actuellement de sa libération, attendu qu'il (Vital RIVIER) ne manquerait certainement pas de participer à nouveau d'une façon ou d'une autre à l'action du parti communiste clandestin dont il ne semble pas avoir abandonné les principes».

Vital RIVIER est cependant libéré le 28 septembre 1943 pour un laps de temps assez bref puisqu'il est de nouveau arrêté le 26 octobre 1943 à son domicile par la gendarmerie de Commentry. Il est alors transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (81) où sont internés «les individus dangereux pour la Défense Nationale».

Le camp de  Saint-Sulpice-la-Pointe est  vidé le 30 juillet 1944 par l'administration  française sous la pression des Allemands et les détenus sont livrés aux nazis.

Le jour même il fait partie des 1189 personnes -1088 hommes et 101 femmes- déportées de la gare Raynald de Toulouse à Buchenwald où il arrive le 6 août par le convoi N° I.252.

Il y reçoit le matricule N° 69041. Après la quarantaine il est transféré au Kommando de Langenstein-Zwieberge.
 
Langenstein ou "Malachit" ou "Zweiberge": Kommando du KL Buchenwald. Ouvert en avril 1944 ce Kommando est installé près du village de Langenstein, à quelques kilomètres d'Halberstadt. Le chantier de Langenstein est le chantier B2 du Sonderstab Kammler. Les détenus creusent près de 10 km de galeries dans les collines du Thekenberg devant servir à enterrer les productions des usines Junkers. Au total, près de 7000 détenus y travaillent. 3000 détenus sont évacués le 9 avril 1945 et 1600 sont libérés le 13 avril 1945 par les Américains.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il décède le 30 janvier 1945 à Langenstein-Zwieberge selon l'état civil de Méricourt et de Commentry.

Georges JABEAUDON, déporté à Buchenwald et Langenstein avec le matricule N° 85218, a été témoin de sa mort.

La carte de Déporté Politique N° 1.111.0208O lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 8 septembre 1952.
 

Source du document à gauche  ci-dessus: Archives Départementale de l'Allier Fonds Rougeron 26 J 228.

Source du document à droite ci-dessus: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Il est pourtant homologué par le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 513 186) en tant que Résistant au titre de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française).

"Mort en déportation" à Buchenwald (Allemagne) suivant l'arrêté du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 31 juillet 1997 paru au Journal Officiel N° 290 du 14 décembre 1997.
Son nom figure au Monument aux Morts de Commentry.


                                   Source des photos ci-dessus: Mairie de Commentry. Remerciements.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1580 W 9,1289 W 88.1,  1 R 1926.2061,  Police Politique Opposition au Régime de Vichy Communisme Répression 1940-1944, 996 W Mesures administratives privatives de liberté, Fonds Rougeron 26 J 228,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 901 W 135

- Archives Départementales du Tarn   493 W 48 (transmis par Jean-Philippe Lantes)

- Archives Municipales de Commentry

- Etat civil de Méricourt (62) et de Commentry (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- MemorialGenWeb site Internet

- Mémorial de Langenstein Amicale de Langenstein

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 513186)
 
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