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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

DILLARD Victor Marie Robert Emmanuel

est né le 24 décembre 1897 à Blois (Loir-et-Cher). Son père Adrien est négociant et sa mère Anna née DUBOSC est sans profession. Il est le huitième d'une famille de dix enfants La famille est domiciliée au 22, Place du Château à Blois et est très catholique.

Ayant passé son bac par anticipation il s'engage en juin 1916 ( à 17 ans et demi) et participe dans l'artillerie à la bataille de Verdun. Il est nommé sous-lieutenant en 1917.

La guerre terminée avec 3 citations il s'engage à nouveau, mais cette fois chez les Jésuites et se spécialise en économie.

Source de la photo: Verrier Philippe Le P. Victor Dillard Socéval Editions 2005

 
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale le capitaine DILLARD est mobilisé au 140ème régiment d'artillerie lourde à Vannes (56) et est envoyé près de Sedan (08) face aux chars du général GUDERIAN. Il est fait prisonnier avec ses hommes en Bourgogne le 19 juin et est envoyé au camp de Mailly (10). Il s'évade au cours de son transfert en Allemagne et est nommé à Vichy (03) comme aumônier à L'Action populaire.
A Vichy il habite Villa Paisible 2, rue de l'Eglise.
 



A gauche plaque que fait apposer à la Villa Paisible M.BENHAMOU à la mémoire du Père DILLARD en 1983. Photo: AFMD de l'Allier.
A droite photo du Père DILLARD en 1943. Source: Article de presse tiré du quotidien  La Montagne du 10 janvier 1995 transmis par les Archives Municipales de Vichy.
 

Il va rester 3 ans à Vichy à faire des conférences, des prédications à l'Eglise St-Louis, des cours du soir, où il rejette aussi bien le nazisme que le communisme et l'antisémitisme. Selon Georges ROUGERON, le 19 juillet 1942, il invite les fidèles à prier "pour les quatre-vingt mille Français que l'on bafoue en leur faisant porter une étoile jaune".…. jusqu'à ce que les autorités lui fassent comprendre qu'il est indésirable. Dans Les prisonniers de guerre, Vichy et la Résistance 1940-1945, Jean Védrine  décrit ainsi le Père DILLARD: "l'aumônier du camp de prisonniers de Vichy", comme il se désignait lui-même, un jésuite assez extraordinaire, qui prêchait à Vichy, propageait des consignes de résistance".

Il part le 10 octobre 1943 avec une fausse identité comme monteur électricien et père de 5 enfants. Il arrive en Rhénanie à Wuppertal (Allemagne) où il apporte un secours spirituel auprès des travailleurs français par l'organisation de messes clandestines, de visites aux malades, de réseaux de solidarité. Il s'efforce aussi de venir en aide aux ouvriers du STO grâce à sa parfaite maîtrise de l'allemand.

 
Il sera dénoncé, arrêté le 19 avril 1944, interrogé par la Gestapo et emprisonné à Barmen jusqu'au 27 novembre, date à laquelle il est transféré à Dachau pour «propagande antiallemande».
 
 
Mémorial annuaire des Français de Dachau

Source: Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau

Il reçoit le matricule N° 134064 et, après la quarantaine, il entre au Revier, l'infirmerie du camp, où il décède de septicémie le 13 janvier 1945 selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.



Il décède au Revier de Dachau le 13 janvier 1945 à 8 heures selon la fiche ci-dessous.

Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 10022031.


«Si je m'en vais, n'était-ce pas prévu, accepté au départ? … ma vie, je l'ai offerte pour l' Eglise et la classe ouvrière».

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 185679), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes).

Note: En 1944 les Nazis ont transféré les prêtres à Dachau dans les blocks réservés aux prêtres, ce qui offre un double avantage: 1) ils donnent l'impression d'humanité à l'Eglise catholique (Dachau étant un camp de type I ) 2) ils retirent les prêtres des camps où ils pouvaient apporter leur soutien spirituel.

Son nom figure au Monument aux Morts de Vichy.

Photos: AFMD de l'Allier.


Sources:

- Archives Municipales de Vichy (03)

- Etat civil de Blois (41)
 
- Journal La Montagne du 10 janvier 1995

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau Amicale des Anciens de Dachau 1987

- Rougeron Georges  Quand Vichy était capitale 1940-1944 Editions Horvath 1983

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 185679)

- Service International de Recherches d’Arolsen 10022031

- Védrine Jean Les prisonniers de guerre, Vichy et la Résistance 1940-1945 Librairie Arthème Fayard 2013

- Verrier Philippe
Le P. Victor Dillard Socéval Editions 2005

 
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