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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
RADAL LLEDOS Enrique
 
 

est né le 4 mai 1917 à Alberique (Espagne). Il est le fils d'Ignacio et Brijoto née LLEDOS.

Républicain espagnol il se réfugie en France.

Mécanicien célibataire, il est domicilié 64, rue du Pont Ginguet à Moulins (03) et est employé à l'Atelier de Chargement à Yzeure (03). Il effectue des liaisons entre les milieux résistants espagnols de Moulins et Nevers (58).

C'est au cours d'une de ces liaisons qu'il est arrêté par la Feldgendarmerie le 15 octobre 1941 à Villeneuve-sur-Allier (03) alors qu'il transporte des explosifs.

Source de la photo ci-contre: Collection privée.
 
Selon une attestation du Front National de Lutte pour la Libération et l'Indépendance de la France auquel il appartient depuis le 1er mars 1941, Enrique RADAL LLEDOS "a été arrêté pour distribution de tracts à Moulins, récupération d'explosifs pour les groupes FTPF  à la Poudrerie de Moulins. Arrêté pour cette dernière activité sur la route à quelques kilomètres de Moulins, porteur d'explosifs".

Selon Enrique RADAL LLEDOS, au total, 8 personnes faisant partie du même groupe et impliquées dans la même affaire sont arrêtées par les Allemands.

Il est interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), puis à Fresnes qui est, avec La Santé, l'une des deux prisons où sont regroupées les victimes de «l'Opération Porto ».
 
 
«L'opération «Porto» est une grande vague d'arrestations menée par les services du contre-espionnage militaire allemand, l'Abwehr, entre juin 1941 et août 1942 dans la Zone Nord occupée, la plupart d'entre elles ayant eu lieu au cours du mois d'octobre 1941».
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 
 

C'est la Gestapo de Düsseldorf qui s'occupe des dossiers de cette opération.

Enrique RADAL LLEDOS fait partie des 102 personnes déportées le 10 décembre 1941 de Paris vers Düsseldorf. Son parcours est assimilable à celui d'un déporté «NN».

Procédure "Nacht und Nebel"
instaurée par le décret Keitel de décembre 1941 pour «des actes délictueux» tels que espionnage, sabotage, détention illégale d'armes, etc. Ce décret prévoit le transfert en Allemagne en vue d'un jugement dans le secret absolu. Les déportés doivent disparaître dans «la nuit et le brouillard», c'est-à-dire sans laisser de trace.
 
Selon son témoignage, il est condamné en juin 1942 par le Tribunal du Peuple pour "collaboration à des actes hostiles au Reich, sabotage et espionnage".

Il est interné dans les prisons suivantes:

Essen: lieu de déportation pour les personnes arrêtées dans le cadre de l'opération Porto.

Wittlich: prison située près de Cologne.

Breslau: capitale de la Silésie où siège le tribunal des affaires «NN» venant de France.

Puis les déportés NN sont transférés dans des camps de concentration. Pour Enrique RADAL LLEDOS ce sera Gross Rosen fin 1943.

 
 

KL Gross Rosen: situé en Silésie à 60 km de Breslau, c'est, selon le livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, « un camp de concentration de la seconde génération, celle de l'expansion territoriale du Reich vers l'Est».

Y sont détenus les déportés polonais, puis les prisonniers de guerre soviétiques, puis les déportés NN. Enrique RADAL LLEDOS est ensuite transféré au Kommando de Bautzen où il est libéré le 7 ou 8 mai 1945.


Il est rapatrié le 29 mai 1945 par le centre de Longuyon (54) et va résider à Paris.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 497009), il est homologué en tant que Résistant au titre  de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

Il fait en 1956 une demande de carte de Déporté Résistant qui lui sera attribuée sous le N° 1.001.30373 sur décision du Ministère des Anciens Combattants en date du 29 avril 1957.

Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 052.

Sources:

- Archives de Paris 3595 W 052

- Archives Départementales de l'Allier 1580 W 9

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 497009)

- Service International de Recherches d'Arolsen  1.2.2.1/11372047 

 
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