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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
GOUTAYER Franciska dite Cica
 
 

Est née le 19 avril 1900 au domicile de ses parents au lieudit Fumoux à La Guillermie (03). Son père Pierre est coutelier et sa mère Marie née PÉTELET est sans profession.
 
Source de la photo: © Musée National d'Auschwitz transmise par Mémoire Vive du Convoi des 31000.
 

Elle est domiciliée 33, rue Bernard Palissy à Tours (36) où elle exerce le métier de serveuse au Restaurant Parisien.

Elle est arrêtée le 21 août 1942 à Tours par la Gestapo sur dénonciation d'une voisine "pour un tract que Franciska avait trouvé sous sa porte" selon Charlotte Delbo.

Franciska fait aussi «franchir la Ligne de Démarcation à des fugitifs» selon la même source.

Elle est internée à la prison de Tours avant d'être transférée le 6 novembre 1942 avec sa délatrice au Fort de  Romainville où elle reçoit le matricule N°1170.

 
 

Le Fort de Romainville

Ce fort militaire est situé sur la commune des Lilas en Seine-Saint-Denis au nord-est de Paris. Il accueille d'abord des prisonniers de guerre et des otages, dont certains seront fusillés au Mont-Valérien. Puis à partir de 1943 il devient l'antichambre de la déportation avant de servir de prison pour femmes en 1944.

Photographie, prise à la Libération, des casemates où étaient enfermés des détenus. Source: Les oubliés de Romainville un camp allemand en France (1940-1944) par Thomas Fontaine Editions Taillandier mai 2005

 Le convoi du 24 janvier

Le convoi du 24 janvier 1943 ou convoi des 31000 fut le seul convoi de femmes résistantes française à être envoyé à Auschwitz, non pas en application de la Solution Finale ou par erreur- comme cela est parfois dit-, mais par une volonté délibérée de détruire ces femmes considérées comme dangereuses.
Ces 230 femmes parties de Compiègne le 24 janvier ne sont plus que 70 le 10 avril, soit soixante-treize jours après leur arrivée.
Comment expliquer une mortalité aussi élevée et aussi rapide? Tout d'abord le climat: « ces femmes ont été transportées brusquement d'un climat tempéré dans un climat continental en plein hiver. Quand on est à peine vêtu, immobile, les pieds dans la neige pendant des heures et que le thermomètre est figé à – 15», une pneumonie ou la dysenterie s'attrape facilement. Certaines femmes sont en état de choc et ne peuvent ni s'alimenter ni dormir. Elles meurent aussi d'épuisement. Ajoutez les accidents ou le sadisme des nazis: voir l'exemple ci-contre de «la course» du 1O février 1943.
« Sur les 230 qui chantaient dans les wagons au départ de Compiègne le 24 janvier 1943, 49 sont revenues après 27 mois de déportation. Pour chacune, un miracle qu'elle ne s'est pas expliqué.»
Source: Le convoi du 24 janvier Charlotte DELBO, Les Editions de Minuit

Elle reçoit le matricule N°31780.

Elle décède au Revier / infirmerie le 24 mai 1943 à Birkenau selon le JO N° 41 du 18 février 1994.

"Mort pour la France"

La carte de Déporté Politique  N° 2.163.0486 lui est attribuée à titre posthume  sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du  15 septembre 1962.

Source du document ci-dessus: ODACVG du Puy-de-Dôme.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministère ds Anciens Combattants en date du 27 décembre 1993 paru au Journal Officiel N°41 du 18 février 1994.


 Sources:

- Delbo Charlotte Le convoi du 24 janvier Les Editions de Minuit 1965

- Etat civil de La Guillermie (03) et de Tours (36)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémoire Vive site Internet

- MemorialGenWeb  site Internet

- Office Départemental des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du Puy-de-Dôme

- Queny Marion Un cas d'exception: 230 femmes françaises déportées à Auschwitz Birkenau en janvier 1943 par mesure de répression: le convoi du 24 janvier. Université Charles-de-Gaulle Lille 3 juin 2004


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