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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
TOURONDEL Maurice
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

Est le jumeau deuxième né le 8 mars 1920 au domicile de ses parents au 20, rue Saint-Jean à Montluçon (03). Son père Armand est peintre et sa mère Maria née FOURCHER est sans profession.

 Incorporé le 10 juin 1940 il est affecté au Dépôt de Cavalerie Motorisée N° 5. Démobilisé à Carcassonne le 1er août 1940 il est versé au Groupement N° 29 des Chantiers de Jeunesse. Il en est libéré le 31 janvier 1941.

Source de la photo ci-contre: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 
Employé S.N.C.F. à Eygurande (19) il est domicilié au 6, Cité des Guineberts à Montluçon.
 
Sa femme ayant été arrêtée le 6 janvier 1943 lors de la manifestation à la gare de Montluçon pour empêcher le départ des requis devant aller travailler en Allemagne et craignant lui-même d'être arrêté il prend la décision d'aller se cacher quelque temps à Boussac (23). Il y est rejoint par son ami Jean THÉBAUD et ils décident, sur les conseils de Louis BAVAY, de tenter de rejoindre un groupe de résistance vers Narbonne (11). Mais, selon Jean THÉBAUD, ces groupes étant «surchargés et pas très bien organisés», ils tentent en passant par l'Espagne de rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord.

Le 3 mars 1943, il est arrêté avec son ami Jean en gare de Cerbère (66). Selon le procès-verbal de la gendarmerie, des gendarmes de service en gare de Cerbère remarquent «la présence d'un groupe de jeunes gens que les autorités de police et de douanes allemandes venaient de découvrir cachés dans les wagons d'un train de marchandises en partance pour l'Espagne et qu'ils gardaient à leur disposition pour les conduire à Perpignan». Les gendarmes dressent un procès-verbal pour circulation en zone interdite sans laisser-passer.

Maurice TOURONDEL est ensuite conduit par les Allemands à la prison de Cerbère. Il y reste 8 jours avant d'être transférés à la citadelle de Perpignan où ils sont interrogés brutalement par la Milice. Puis départ en train pour Paris et la rue des Saussaies, siège de la Gestapo. Après quelques interrogatoires «musclés», il part pour Compiègne.

Au Block 6 où ils sont enfermés, ils réussissent à creuser un tunnel de 23 mètres de long! Malheureusement, la veille de partir, ils sont dénoncés et c'est le départ immédiat pour l'Allemagne.

Le 28 avril 1943 il est déporté de Compiègne à Sachsenhausen où il arrive le 30 dans le convoi N° I.95. Il reçoit le matricule N° 65226 et après la quarantaine il transite par Staaken avant d'être transféré au Kommando de Falkensee.

Falkensee: Kommando du KL Sachsenhausen. La création de ce Kommando est décidée en janvier 1943 pour fournir de la main-d'œuvre à l'usine Demag, appartenant au groupe Hermann-Göring et fabriquant à Falkensee, à 25 kilomètres de Berlin, du matériel ferroviaire, des chars de combat «Tigre», des obus, des pièces détachées d'armement. Des Français participent à la création de ce Kommando et ils sont d'abord installés à Staaken dans un camp désaffecté de travailleurs civils. Le 10 juillet 1943 l'installation définitive à Falkensee a lieu. Les déportés encore présents en 1945 sont libérés sur place.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

 
 

Dans les deux camps, c'est le même acharnement sur les déportés, les coups de pied, de matraque, la sous-alimentation, l'esclavage: 72 heures de travail par semaine, le froid, les morts, les pendaisons au son d'un orchestre qui joue «Lili Marlene», tout concourt à ce que Primo Levi appelle «la démolition de l'homme».

Avril 1945, les bombardements s'amplifient. Le camp se trouvant tout près de Berlin, les déportés sont pris entre deux feux: d'un côté, les Russes, de l'autre les Alliés.

Fin avril, les Russes entrent dans le camp, liquident les bourreaux et brûlent le camp.

Il est libéré à Falkensee le 26 avril 1945 par l'Armée Soviétique et rentre le 4 juin 1945.

Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 575667), il est homologué en tant que Résistant  au titre  des D.I.R.  (Déportés et Internés Résistants).

La carte de Déporté Résistant N° 1.011.18184 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 26 juin 1953.


Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Lui sont attribuées

- la Médaille Militaire par décret du 12 décembre 1967

- la Croix de Guerre avec Palme.


Il décède le 31 août 1977 à Quinssaines (03).

 
Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1 R 1940.1082.2038, Recensement 1940 STO Montluçon 778 W 19,

- Archives Départementales des Pyrénées-Orientales 134 W 466

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Montluçon (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Office Départemental des Anciens Combattants de l'Allier
 
- Thébaud Jean Mémoires de déportation publié à compte d'auteur 2000
 
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