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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BOUYER Marcel dit Robert
 
 
DIAC Clermont-Ferrand

Est né le 14 août 1926 à Paris (15ème). Il est le fils de Camille et Victoire née AMICE.

Il est cultivateur domicilié au lieudit Le Pavé à Billy (03).

Photo: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

Selon la Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand, il est "arrêté par la Gestapo à Vichy le 17 octobre 1943 au cours de la séance de cinéma de l'après-midi. Lors de la projection d'un film d'actualités représentant la bataille sur le front de l'Est, la salle éclata en applaudissements à l'adresse des soldats russes poursuivant les Allemands qui battaient en retraite. C'est alors qu'un agent de la Gestapo assis à proximité l'appréhenda et, revolver au poing, le conduisit au siège de la Gestapo, l'Hôtel du Portugal à Vichy".

Il y est interné deux jours avant d'être transféré à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins.

Adhésion de Marcel BOUYER à l'association «Ceux de la Mal-Coiffée» N° d'inscription 478.

Source: Archives Municipales de Moulins 5 H 81.

 
Le 22 janvier 1944 il fait partie des 2005 hommes qui sont déportés de Compiègne à Buchenwald où il arrive le 24 dans le convoi N° I.172.

 
Source du document ci-dessus: Service International de Recherches d'Arolsen 5598097.

Selon sa fiche de détenu au Service International de Recherche d'Arolsen (voir ci-dessus), il est déporté dans le cadre de l'opération "Meerschaum".

Note: "Aktion Meerschaum" ("Ecume de mer") est le nom de code d' une opération de « recrutement » de main d’œuvre en Europe de l’ouest afin d'alimenter les camps de concentration.


Il y reçoit le matricule N° 42684. près la quarantaine ils sont environ 500 de ce convoi dont Marcel BOUYER à être transférés les 16 et le 17 février au Tunnel de Dora. Il est affecté au Kommando de Blankenburg.

Blankenburg ou "Klosterwerke" ou "Osig": Kommando des KL Buchenwald-Dora. La commune de Blankenburg, située dans la partie nord-est du Harz, sur le versant opposé à Nordhausen, à 70 km au sud-ouest de Magdeburg, accueille à partir d'août 1944 différents sites où travaillent des détenus. Le Kommando de Klosterwerke, du nom des usines de la plus grosse entreprise locale, est lié au camp de Dora. Il faut agrandir des galeries existantes pour y installer des machines pour la production d'armes et construire des bâtiments pour la SS. D'autres firmes, Reinghause, Weiss et Schreyber, emploient des détenus. Des travaux sont également réalisés à la gare de Blankenburg et à celle de Blankenburg Westend. Au 25 août 1944, on y compte au moins 500 détenus, dont beaucoup de Belges. Le site est évacué le 6 avril 1945 vers Magdeburg.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


Le 6 avril 1945 les déportés sont évacués à pied par marches forcées vers Magdebourg où ils arrivent le 8 avril. Là ils sont embarqués sur la péniche hollandaise Wilma, puis à Lauenburg ils prennent le canal Elbe-Lübeck.

Ils arrivent le 12 au soir à Lübeck et le 13 partent à pied pour Sarau-Glasau où ils sont enfermés dans une grange jusqu'au 30 avril. En vertu d'un accord entre Bernadotte et Himmler, des camions de la Croix Rouge suédoise viennent chercher des déportés de certaines nationalités, française, belge, luxembourgeoise, néerlandaise entre autres. Ils repartent sur Lübeck.

Il est libéré le 3 mai 1945 à Lübeck (Allemagne).

Le 1er mai 1945 ils sont évacués en bateau vers la Suède, échappant ainsi à la tragédie de la Baie de Lübeck, et débarquent dans le port de Trelleborg.

La tragédie de la Baie de Lübeck
Le même jour (le 1er mai 1945) ceux qui n'ont pas eu la chance d'être transférés en Suède sont embarqués à bord de trois bateaux, le Cap Arcona, l'Athen et le Thielbeck. Le 3 mai ces trois bateaux sont bombardés par erreur par la Royal Air Force qui pensait que ces bateaux étaient occupés par des militaires allemands. Environ 7500 déportés périrent dans cette tragédie.
 
 
Après quinze jours de quarantaine il est transféré dans le camp temporaire de Liatorp le 17 mai. Puis le 13 juin il est envoyé à Ryssby au bord du lac Stensjön. Selon sa carte d'embarquement  il quitte la Suède par le ferry au départ de Malmö le 26 juin 1945.

 
 

Source du document ci-dessus: Archives du Royaume de Suède Commission des Etrangers vol. E 11:18.

Il est rapatrié le 27 juin 1945.

Le 11 juin 1949 il épouse Renée LAURENT à Paray-sous-Briailles (03). Ils ont deux enfants. Peintre en bâtiment, il est domicilié  avec sa famille à Saint-Germain-des-Fossés.

Selon une note des Renseignements Généraux de Vichy en date du 11 février 1955, " Lors de sa détention à Moulins, il fut victime d'une dénonciation écrite qui le présentait aux Allemands avant son arrestation comme ravitailleur du maquis. BOUYER confirme cette allégation, mais indique qu'il n'a pu obtenir d'attestation par suite du décès du chef de groupe qu'il ravitaillait: le Colonel PRIVAT de Saint-Germain-des-Fossés".



Il adhère à l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

La carte de Déporté Politique N° 1.163.0400 lui est attribuée sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 30 juin 1955.


Source du document de gauche: Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.
 Source du document de droite: Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand.

 
Il décède le 2 septembre 1981 à Vichy (03).
 

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1, 1289 W 91, 1756 W 1 N° 3780,

- Archives de l'Association des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes de l'Allier.

- Archives Municipales de Billy

- Archives Municipales de Moulins 5 H 81

- Archives du Royaume de Suède Commission des Etrangers vol. E 11:18.

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Clermont-Ferrand

- Etat civil de Paris (15ème) et de Billy (03)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Sellier André Histoire du camp de Dora Editions la Découverte 1998

- Service International de Recherches d'Arolsen 5598097,


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