Err

Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

BEUNON Georges Albert 

est né le 15 février 1909 au domicile de ses parents au 17, rue des Bois de Colombes à Colombes (92). Son père Jules est ébéniste et sa mère Joséphine née BATARD est sans profession.
 
Homme engagé aux Jeunesses Communistes il participe à leur Congrès en 1932 et en est le secrétaire pour la région du sud parisien en 1932.
 
Il est domicilié rue Baudin à Levallois-Perret (92) et est tourneur à l'usine Panhard où il exerce des  responsabilités  syndicales.

Source du document ci-contre: Photo transmise par la famille.

 

Le 18 novembre 1933 il épouse Maria Luisa HERNANDO à Vitry-sur-Seine (94) et ils ont une fille. Ils sont domiciliés Rue Germain Defresne à Vitry-sur-Seine en 1939.

Selon sa déclaration, il appartient au Syndicat des Métaux C.G.T. de 1935 à 1939 et adhère au Parti Communiste de 1935  à 1939, mais n'y occupe aucune fonction.

Exempté de service militaire en 1929, il est classé "Service Armé" le 28 décembre 1939, puis "Service Auxiliaire" le 4 janvier 1940. Incorporé au Dépôt N° 213, il n'est pas envoyé sur le front, mais en séjour surveillé d'abord à Baillet (95) depuis le 19 décembre 1939, puis à Saint-Benoit (Seine-et-Oise). Il est ensuite affecté à la 2ème Compagnie Spéciale de Travailleurs Militaires où sont regroupés les "individus dangereux pour la sécurité publique". Il va transiter successivement par les camps de  Bourg-Lastic (63), de Villard (74), du Camp des Demoiselles (05) et de la chartreuse de Prémol (38) avant d' être interné avec sa compagnie le 30 août 1940 au Centre de Séjour Surveillé de Fort-Barraux (38) où sont regroupés ceux que l'Etat Français considèrent comme "des indésirables". Il y reçoit le matricule N° 2678.

Il fait une première demande de libération le 14 décembre 1940. Celle-ci est rejetée par le Préfet de l'Isère suite au rapport des services de police en date du 30 janvier 1941: "Depuis de nombreuses années il militait dans les organisations communistes où il était connu sous le nom de ""Girault"". En outre il a collaboré à la ""Fédération des Jeunesses Communistes"" et a assuré d'autre part la gérance de l'organe fédéral ""L'Avant-Garde"".
A l'époque de sa mise en séjour surveillé, Beunon était considéré comme un agent des plus actifs de la propagande clandestine aux usines Panhard et Levasseur et il jouait,d'autre part, un rôle important dans l'organisation de la liaison entre les membres de base et les dirigeants en fuite de l'ex-Parti Communiste".

La deuxième tentative est la bonne, car il fait partie des 27 hommes libérés le 26 mai 1942. Georges BEUNON déclare se rendre rue Germain Defresne à Vitry-sur-Seine et désire "reprendre son travail afin de subvenir aux besoins de sa famille".

Source du document ci-contre: Archives Départementales de l'Isère 17 W 88.


Une fois libéré, il loge une huitaine de jours chez un ex-interné de Fort-Barraux domicilié Quai Barbès à Montluçon. Il trouve un emploi de manœuvre spécialisé à l'usine Meiller et réside  au N° 5, rue de la Verrerie d'août 1942 à février 1943 avec son épouse qui est employée à la SAGEM. C'est au cours de cette période qu'il entre au Maquis Hoche le 30 janvier 1943. Il est  domicilié en dernier lieu au N°35, rue du Canal à Montluçon (03).

Il figure dans l' «Etat des morts et des disparus en France et des déportés» du Maquis Hoche. Pseudonyme «Richard» ou "Claude". Il a le grade de sergent dans les F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur).

Selon le témoignage d' Eugène MARSAT, déporté à Neuengamme, "BEUNON Georges a été plus particulièrement chargé d'organiser, puis de commander le groupe Armé des Iles, pour cette période il peut être assimilé au grade de sergent, son commandement étant de huit hommes.

Il effectua de nombreuses opérations de sabotage seul et à la tête de son groupe. Il participa, en particulier, au coup d'état du 6 janvier 1943, au sabotage de la ligne de Rochebut en avril 1943. Il fut chargé, peu avant son arrestation, d'effectuer un transport d'armes de Montluçon aux environs de St-Pourçain».

Il est arrêté le 5 mai 1943 à Montluçon par la police française et interné le 11 mai à la Maison d'Arrêt de Montluçon où il est photographié le 12 mai.

Il est ensuite transféré à  Saint-Etienne, puis Lyon. Il est condamné le 28 mars 1944 par la Section Spéciale de la Cour d'Appel de Lyon à 5 ans de réclusion pour «vol et recel qualifié, détention de tracts, activité communiste, fausse carte d'identité» et envoyé à la Centrale de Blois où il arrive le 11 avril 1944. Il est «remis à l'autorité allemande le 8 mai 1944» et transféré à Compiègne.

Source du document ci-contre: Archives Départementales du Puy-de-Dôme 1296 W 1584 transmis par l'ODACVG 63 et 03.


Le 21 mai 1944 il fait partie des 2004 hommes déportés de Compiègne à Neuengamme où il arrive le 24 dans le convoi N° I.214. Il y reçoit le matricule N° 31756. Après la quarantaine il reste au camp central de Neuengamme.

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.30.1 / 3421000.

Neuengamme (1938-1945): Ce KL se situe à 25 km au sud-est de Hambourg dans une région marécageuse et plate bordant l'Elbe sur la rive droite.

Au total on estime à 106000 le nombre d'hommes et de femmes qui ont subi la déportation à Neuengamme et dans ses Kommandos de travail.
Si le camp central a conservé une part des détenus dans ses Kommandos intérieurs, la plupart des déportés ont connu un ou plusieurs Kommandos de travail extérieurs, parfois très éloignés du camp central.
A partir de mars 1945, quand l'avance des Alliés a contraint la S.S. à évacuer les camps et à décider de faire disparaître les preuves de ses innombrables forfaits, ces évacuations ont atteint des sommets d'horreur et de barbarie.
Quand Neuengamme est libéré le 4 mai 1945, le camp est vide.
Source: Mémorial des Français Déportés à Neuengamme.

Il  est transféré au Kommando de Hambourg.

Il décède
- à Hambourg le 30 janvier 1945 selon le Service International de Recherche d'Arolsen. Voir l'acte de décès ci-dessous.
- à Neuengamme le 31 janvier 1945 selon l'état civil de Colombes et le JO
N° 100 du 27 avril 2008.

«Mort pour la France»

Source du document ci-dessus: Service International de Recherche d'Arolsen  1.1.30.2 / 3429393.

Source du document ci-dessus : Service International de Recherches d’Arolsen 3638884.


Note: Le jugement de la Section Spéciale de la Cour d'Appel de Lyon du 28 mars 1944 est annulé le 6 juillet 1945 par arrêt de la Chambre de Révision près la Cour d'Appel de Lyon.

«Mort pour la France»

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P GR 16 P 57230), il est homologué en tant que Résistant au titre  des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.001.25299 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 27 avril 1955.

Source du document ci-dessus: Archives de Paris 3595 W 39.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat à la Défense en date du 19 mars 2008 paru au Journal Officiel N° 72 du 26 mars 2008.

 
Sources:

- Archives de la famille

- Archives Départementales de l'Isère  15 W 158, 15 W 164, 17 W 88

 - Archives Départementales du Loir-et-Cher 1585 W 29

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 1296 W 1584 transmis par l'ODACVG 63 et 03

 - Archives Départementales du Rhône 1035 W 31

- Archives de Paris  1 R 1929.2678, 3595 W 29,

- Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains à Caen

- Etat civil de Colombes (92) et de Vitry-sur-Seine (94)

- «Etat des morts et des disparus en France et des déportés» du Maquis Hoche transmis par Georges Gavelle

- Fallut Robert Maquis Hoche 1939-1945 La Résistance du tract à la lutte armée en Allier Imprimerie Guériaud Lapalisse mai 2008

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004
 
- Maitron transmis par Claude Pennetier
 
- Mémorial des Français et des Françaises déportés au camp de concentration de Neuengamme et dans ses Kommandos Amicale de Neuengamme

- MemorialGenWeb site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier  GR 16 P 57230)
 
- Service International de Recherche d'Arolsen 1.1.30.1 / 3421000, 1.1.30.2 / 3429393, 3638884,

©  AFMD de l'Allier