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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
COURTIER Jean
 
est né le 5 octobre 1922 à Urbise-aux-Loges (42). Ses parents Antoine et Francine sont cultivateurs. Il est célibataire et domicilié au lieudit Feuille de Lierre à Saint-Martin-d'Estréaux (42).

Il exerce le métier de facteur.
 

Source de la photo: Moncorgé Raymond Montagne Bourbonnaise 1939-1945 Imprimerie Nouvelle 2004.


Faisant partie des classes 1920-21-22, il est susceptible d'être convoqué pour le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire).

Par la loi du 16 février 1943 du gouvernement de l'Etat Français est créé le Service du Travail Obligatoire qui impose aux hommes nés en 1920-21-22 d'aller travailler pendant deux ans en Allemagne.


Refusant d'aller travailler en Allemagne il rejoint le Maquis des Robins qui se déplace régulièrement en Montagne Bourbonnaise.
 
Photo du Maquis des Robins. Source: Moncorgé Raymond Montagne Bourbonnaise 1939-1945 Imprimerie Nouvelle 2004.
 
C'est au lieudit La Pourrière près de Châtel-Montagne que les 23 hommes du Maquis sont arrêtés le 4 février 1944 par les GMR (Groupes Mobiles de Réserve) sur trahison du milicien infiltré Georges GOUVERNEUR. Ils sont internés à la prison de Cusset (03), puis de Riom (63).
 
De sa cellule Jean COURTIER répond à la lettre de Gisèle, la sœur de Julien CHARPENTIER. Il y exprime son idéal républicain et son espoir d'être libéré rapidement.
 

Source: Archives de Gisèle Charpentier.

Ils ne seront pas libérés de la prison de Riom, mais sont transférés au camp de Compiègne le 28 juin 1944.

Ils sont déportés le 2 juillet 1944 de Compiègne à Dachau dans le convoi N° I.240 dit Le Train de la Mort.
 

Selon le Mémorial annuaire des Français de Dachau rédigé par l'Amicale des Anciens de Dachau, «Lors d'un arrêt prolongé du train en gare de St Brice près de Reims, par temps orageux et quarante degrés à l'ombre, les wagons se sont transformés en véritables étuves…Plus de cinq cents jeunes hommes sont morts de chaleur, de manque d'eau, d'asphyxie. L'atmosphère (…) a été génératrice de délire et de folie collective, entraînant des scènes d'horreur.

La responsabilité en incombe aux S.S.de la garde. Au moment où la situation devenait intenable, malgré les appels de détresse des détenus, les S.S. ont refusé d'ouvrir les portes, d'aérer les wagons et de distribuer de l'eau, ce qui eut sauvé les mourants.

Il ne s'agit, en la circonstance, ni d'une«bavure» ni d'un accident, mais essentiellement d'une action entrant dans le cadre de «l'entreprise générale et délibérée d'élimination des ennemis du Reich, de caractère authentiquement criminel».
 
  Source des documents ci-dessus: Allach Kommando de Dachau Amicale des Anciens de Dachau Jouve mai 1985.

Les corps des 519 victimes recensées sont transférés directement au crématoire.

Quant à Jean COURTIER il arrive vivant et reçoit le matricule N° 77838. Après la quarantaine, il est transféré le 22 juillet au kommando de Neckargerach.
 
Neckargerach: Kommando du KL Natzweiler. Il est mentionné pour la première fois le 27 avril 1944, et compte déjà 900 détenus début mai 1944, 1250 et plus à partir de mi-mai et jusqu'à septembre 1944. La majorité travaille dans les mines ou dans les environs d'Obrigheim. A partir de l'automne 1944, Neckargerach sert en partie comme camp de malades pour les camps du Neckar. Il est situé près de Mannheim.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Il y reçoit un nouveau matricule, le N° 21897.

Il y décède

- le 22 novembre 1944 selon les archives du Kommando de Neckargerach

- le 25 janvier 1945 selon l'état civil d'Urbise et de Saint-Martin-d'Estréaux et le JO N° 24 du 29 janvier 1988.

"Mort pour la France" par décision du 10 septembre 1948.

Lui est attribué le 13 septembre 1948 Le Certificat d'Appartenance aux Forces Françaises de l'Intérieur  pour ses services au sein du Maquis de Châtel-Montagne du 1er juillet 1943 au 4 février 1944.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 147894), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétariat d'Etat aux Anciens Combattants  en date du 18 novembre 1987 paru au Journal Officiel N° 24 du 29 janvier 1988.

Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 1864 W 1,

- Archives du camp de Dachau et du Kommando de Neckargerach sur Ancestry.com et JewishGen.org

- Archives de Madame Gomard

- Champeau Paul Histoire d'un traître dans le journal Le Patriote du 21 février 1947

- Direction Interdépartementale des Anciens Combattants de Rhône-Alpes

- Etat civil d'Urbise et de Saint-Martin-d'Estréaux (42)

- Forissier Nathalie  La Déportation dans la Loire  1940-1944 Publications de l’Université de Saint-Etienne 2005

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial annuaire des Français de Dachau  Amicale des Anciens de Dachau 1987

- MemorialGenWeb  site Internet

- Moncorgé Raymond Montagne Bourbonnaise 1939-1945 Imprimerie Nouvelle 2004

- Sérézat André Et les Bourbonnais se levèrent Editions CRÉER février 1986

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 147894)
 
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