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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

MAZILLIER Eugène

Nous sommes à la recherche d’une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter : afmddelallier@orange.fr



est né le 4 avril 1896 à Saint-Jean-le Priche dans la banlieue de Mâcon (71). Son père Philibert et sa mère Mélanie née FROMENT sont cultivateurs.

Il réside à Saint-Martin-Belle-Roche (71) et exerce le métier de garçon de café.

Incorporé le 12 avril 1915 il est affecté d'abord au 27ème Régiment d'Infanterie, puis au 10ème Régiment d'Infanterie. Il est fait prisonnier à Maisons-en-Champagne (51) le 28 mars 1917. Il est rapatrié le 6 janvier 1919.

Source de la photo ci-contre: Le Maitron.

Il est cité à l'ordre de la 30ème Brigade le 25 août 1916: «A montré au cours des opérations auxquelles le régiment a pris part un grand courage et un véritable mépris du danger en assurant sans hésitation, en terrain découvert, sous des tirs de barrage et des feux des mitrailleuses, son service de liaison».

Il est réformé définitif suite à des blessures reçues au cours de sa captivité.

Le 22 septembre 1928 il épouse Marie CHAMPION à Chalon-sur-Saône (71).

Son premier mariage étant dissous, il épouse Marcelle EVRARD à Senozan (71) le 22 avril 1935. Il exerce alors la profession d'
inspecteur d'assurances.

Il s'installe à Vichy (03) et gère l'Hôtel Britania au N° 147, boulevard des Etats-Unis jusqu'en 1943.

Il entre le 1er mai 1942 comme agent de renseignements et de liaison au réseau «Alliance» sous le pseudonyme de «Buffle» ou le matricule «V40». Il transporte des agents du réseau dans son camion.

Il est arrêté à son domicile le 1er mai 1943 "suite dénonciation d'un agent double travaillant pour l'ennemi" selon l'attestation de Marie Madeleine MERIC, chef du réseau de renseignements "Alliance". Il est interné à Fresnes où sont regroupés les membres du réseau «Alliance».

Le 17 décembre 1943 il est déporté de Paris à Kehl sur la rive droite du Rhin.

Puis il est transféré à Fribourg-en-Brisgau où siège le Tribunal chargé d'examiner les dossiers. Eugène MAZILLIER est jugé le 11 février 1944, inculpé d'espionnage et condamné à mort.

Dans l'attente du jugement, il est interné à la prison de Ludwigsburg où, selon le témoignage de deux codétenus, Charles VERGELY et Lucien ROHMER, dans des lettres à Madame ROYAL, les prisonniers sont enfermés en cellule individuelle et occupés, par exemple, à confectionner des sacs en papier. Il a droit, comme ses camarades, à une demi-heure de promenade le matin.

Le 22 mai 1944 au soir, ils sont prévenus qu'ils vont être fusillés le lendemain. Selon le témoignage de Charles VERGELY, déporté à Ludwigsburg, dans une lettre à Madame Abel ROYAL, «les quinze Français ont reçu la communion. Ils avaient été prévenus le lundi soir quand on leur avait fait quitter ce bâtiment pour les réunir; ils sont partis le mardi matin en chantant la Marseillaise».

Il est fusillé le mardi 23 mai 1944 à 6 heures 32 selon l'acte de décès en date du 28 mai 1946.

L'endroit près de Ludwigsburg où est fusillé Eugène MAZILLIER le 23 mai 1944.

Photo: Archives de la famille ROYAL.

Il est inhumé au cimetière juif de Ludwigsburg tombe N°5.

Ci-contre tombe d'Abel ROYAL, Paul DUMONT, Eugène MAZILLIER et Alexandre LAZARE. Photo: Archives de la famille ROYAL.

Parmi les quinze fusillés en plus d'Eugène MAZILLIER se trouvent quatre Bourbonnais: Paul DUMONT de Moulins, Raymond PORNIN de Cusset, Auguste RANDIER de Charmeil et Abel ROYAL de Vichy.


«Mort pour la France»

Son corps est rapatrié à Strasbourg le 2 juillet 1947 et inhumé au Cimetière Nord de Strasbourg-Robertsau le 10 juillet 1947.

Son nom figure au Monument aux Morts de Vichy.


Photo: AFMD de l'Allier

Photo: AFMD de l'Allier.



Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 407576), il est homologué en tant que Résistant au titre  des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. (Déportés et Internés de la Résistance).

La carte de Déporté Résistant N° 1.016.30159 lui est attribuée à titre posthume sur décision du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 15 février 1957.

"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 9 février 1995 paru au Journal Officiel n°67 du 19 mars 1995.


Sources:

- Archives Départementales de l'Allier 762 W 50  02/1942, 04/1942, 1756 W 2 N°7113,

- Archives Départementales de Saône-et-Loire 1 R 1916.970,

- Archives de la famille Royal

- Archives Municipales de Vichy (03)

- Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains 21 P 480 941

- Etat civil de Saint-Jean-le Priche (71) et de Senozan (71)

- Gerhards Auguste Tribunal de guerre du IIIe Reich Le Cherche Midi et Ministère de la Défense Paris 2014

-
Journal d'Alsace du 11 juillet 1947

- Le Maitron

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mémorial de l'Alliance Amicale du réseau «Alliance»

- Service Historique de l'Armée Tchèque pour le Concours de la Résistance mis à disposition par A.Gerhards

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