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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 

GARNIER Henri Jacques

Nous sommes à la recherche d'une copie de sa carte de Déporté. Nous contacter: afmddelallier@orange.fr



Source de la photo ci-dessus: Archives de Jean-Marie Heissat, ancien élève d'Henri Garnier. Photo prise en 1936 avec la classe de V B au Lycée Poincaré de Nancy.
Note: la photo d'Henri Garnier ci-dessus à gauche a été retouchée par l'AFMD de l'Allier, l'original ayant été endommagé par l'humidité.


est né le 28 octobre 1907 au domicile de ses parents  au N° 23, rue Bonvin à Paris (15ème). Son père  Eugène est inspecteur des Postes et Télégraphes et sa mère Germaine née BRISSONNET est sans profession.

Célibataire il est professeur de lettres d'abord au Lycée Henri Poincaré de Nancy depuis 1936, puis au Lycée de Montluçon (03) depuis fin 1939 et est domicilié rue Corneille dans cette ville.

Selon une note d'information des Renseignements Généraux de l'Allier en date du 5 janvier 1944, il est arrêté le 29 décembre 1943 par la police allemande suite à l’arrestation la veille de Marie-Rose MARCHIONINI trouvée en possession d’une fausse carte d’identité procurée par Henri GARNIER.

Dans la note d'information du 6 janvier 1944, le Commissaire Principal des Renseignements Généraux de Montluçon écrit:
"Par ailleurs, Mr GARNIER se livre au trafic du marché noir. (...)
La raison exacte de l'arrestation de R. GARNIER ne peut cependant être fournie; il se peut que ce soit là une simple affaire de droit commun ayant pour raison l'établissement de fausse carte d'identité et pour origine l'arrestation de la nommée MARIE-ROSE".

Il est ensuite interné à la Mal-Coiffée, prison militaire allemande à Moulins (03), puis au Frontstalag N° 122, c'est-à-dire Compiègne. Il y reçoit le matricule N° 28340. Dans une lettre datée du 6 mars 1944 envoyée à un membre de sa famille, il se montre plutôt optimiste quant à son avenir. "Les autorités allemandes sont très correctes à notre égard. Quant à nous nous faisons ce qu'il faut pour que tout aille bien. Heureusement je suis ici pour un motif qui n'est pas trop grave, car  je n'ai jamais rien fait contre les autorités d'occupation".

Le 6 avril 1944 il est déporté de Compiègne à Mauthausen (Autriche) où il arrive le 8 dans le convoi N° I.199. Il reçoit le matricule N° 62415 et après la quarantaine il est affecté le 24 avril au kommando de Melk.


Melk : Kommando du KL Mauthausen.La ville de Melk se trouve en Basse-Autriche. Le 21 avril 1944, arrivent 500 des 10000 détenus qui travaillent au projet "Quartz", c 'est-à-dire à la construction d'une usine souterraine de roulements à billes pour la firme Steyr, Daimler et Puch. Si l'usine est pratiquement achevée, elle ne produit jamais un seul roulement à billes. Le 15 avril marque la fin de l'évacuation de ce Kommando vers Mauthausen ou Ebensee.
Source : Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

Il est renvoyé au camp central de Mauthausen du 10 mai 1944 au 27 août 1944 avant d’être de nouveau affecté au Kommando de Melk. Puis en avril 1945 il est transféré au Kommando d’Ebensee,  situé sur le lac Traunsee, entouré de grands massifs montagneux. Il va être renvoyé au camp central de Mauthausen où il décède  le 27 avril 1945 selon l’état civil de Paris (15ème) et  le JO N° 190 du 18 août 1992.

 « Mort pour la France »

Son nom figure sur l' "Etat nominatif des Prisonniers et Déportés ""Morts pour la France"" domiciliés à Montluçon".

Source du document ci-dessus: Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 243966), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.C. (Forces Françaises Combattantes) et des D.I.R. ( Déportés et Internés de la Résistance).


"Mort en déportation" suivant l'arrêté du Secrétaire d'État aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre en date du 7 juillet 1992 paru au Journal Officiel N° 190 du 18 août 1992 page 11227.

Témoignage écrit de Jean-Marie HEISSAT.
"Ressusciter l'image d'Henri Garnier qui, de très loin, a le plus marqué mon adolescence, personne ne  pouvait le prévoir  
En octobre 1936 nous avons vu entrer dans notre classe de cinquième Vb un athlète qui arrivait d'un pas vif et décidé. (Le genre d'homme, vrai costaud et sûr de lui.) Nous nous sommes tous levés promptement. A l'époque cela se faisait et nous avons eu raison de respecter les usages. Derrière ses grosses lunettes d'écailles il nous a regardé longuement en silence, puis il nous a exposé ses principes : forte discipline, condition nécessaire  au travail dans la décontraction et la confiance.
Je crois encore entendre sa voix forte, chaude et grave. Il rayonnait d'autorité naturelle, de bonne humeur et d'intelligence. 
De tous les professeurs de français que j'ai connus au lycée Henri Poincaré, il est le seul qui nous ait appris à composer en groupe et au tableau. Bref, nous l'avons tous adoré.
Avant même que vous m'annonciez sa fin tragique dans un camp de concentration nazi, je vous ai dit que nous avions tous senti son patriotisme ardent. "

Sources :

- Archives Départementales de l’Allier 778 W 12, 2032 W 1 N° 12987,

- Archives Départementales du Puy-de-Dôme 908 W 171

- Archives et témoignage de Jean-Marie Heissat

- Archives Municipales de Montluçon

- Etat civil de Paris (15ème) et de Montluçon (03)

- International Tracing Service d’Arolsen 1.1.26.1 / 1278407, 1.1.26.1 / 1287210, 1.1.26.1 / 1290480,

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

- Mauthausen Le Troisième Monument   Amicale de Mauthausen

- MemorialGenWeb  site Internet

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 243966)

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