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Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier
 
BAQUIÉ Paul Gaétan

Nous sommes à la recherche d'une copie de leur carte de Déporté. Nous contacter à:
afmddelallier@orange.fr
 
 
Archives de la famille

est né le 22 septembre 1921 au domicile de ses parents 4, rue Gavaudan à Marseille (13). Son père Raphaël est ajusteur et sa mère Amalia Margherita née GAGLIONE est ménagère.

Peintre en bâtiment à la Maison Pasquini dans le quartier du Vieux Port à Marseille, il est  domicilié 24, rue du Pavillon à Marseille.
 
Photo: Paul BAQUIÉ à gauche avec son frère César. Source: Archives de la famille.
 
Faisant partie de la classe 1940 du recrutement de Marseille, il fait 8 mois de Chantier de Jeunesse Groupe 25 à Bousquet-d'Orb (34).

Il est arrêté une première fois pour distribution de tracts communistes appelant à la résistance contre l'occupant nazi. Le 19 août 1941 il est condamné  par le Tribunal Spécial de Marseille  à un an de prison ferme pour "menées communistes"  et  est interné d'abord à la prison Chave à Marseille le 19 août 1941, puis en janvier 1942 au Fort-Saint-Nicolas où tel un bagnard il est transféré les chaînes aux pieds. Il est ensuite dirigé sur le camp de Mauzac en Dordogne. C'est là qu'il fait la connaissance des 9 de Meillard -Treban arrêtés le 14 janvier 1942 et transférés à Mauzac.

Il en est libéré le 19 août 1942 à l'expiration de sa peine. Selon la famille il se rend à Meillard (03) pour donner des nouvelles de Gilbert BIDET, puis à Lafeline (03) où "des amis lui ont trouvé un point de chute (...). Au début 1943, avec un camarade de Meillard, il fait l'interrogatoire et l'enrôlement d'un premier groupe de FTPF. Il prépare la venue de ses camarades marseillais".


 
Archives de la famille Archives de la famille

Document de gauche: Bulletin de sortie de Mauzac en date du 19 août 1942.

Document de droite: les Marseillais dans une ferme de l'Allier. De gauche à droite: Vincent BUIGUEZ, César BAQUIÉ, Auguste HONDE, Paul BAQUIÉ et Louis SIRICO. Assis au premier plan, le cultivateur non identifié.

Source des documents: Archives de la famille.
 
On peut penser qu'ils sont venus dans l'Allier après le 16 février 1943, date de l'instauration du STO (Service du Travail Obligatoire)  qui concerne les classes 1920-21-22.

En effet ils sont tous nés entre 1920 et 1922:

César BAQUIÉ né le 9 avril 1920 à Marseille (13)

Paul BAQUIÉ né le 22 septembre 1921 à Marseille (13)

Vincent BUIGUEZ né le 3 janvier 1922 à Tunis (Tunisie)

Auguste HONDE né le 2 avril 1920 à Marseille (13)

Louis SIRICO né le 5 mai 1920 à Marseille (13).

Ils sont répartis dans plusieurs domaines: les BAQUIÉ chez Georges et Germaine BOURDOIS, Louis SIRICO au Latais, Vincent BUIGUEZ aux Champs.
Bien sûr ils participent aux travaux agricoles: foins, moissons, récolte des pommes de terre,etc.

Selon la famille, " en venant dans l'Allier, les Marseillais se sont en effet soustraits au STO, mais ils ne se sont pas simplement ""réfugiés"" dans l'Allier (...,) ils sont allés continuer la Résistance dans l'Allier".
 
Le 18 août 1943 sur convocation du maire de Treban, il se rend à la mairie de cette commune et est ensuite transféré à la gendarmerie de Saint-Pourçain-sur-Sioule (03). Quant aux motifs de l'internement, ils diffèrent selon les sources. Selon la gendarmerie il est arrêté pour avoir commis plusieurs actes de sabotage à Treban sur du matériel agricole. Paul BAQUIÉ déclare que son arrestation est due au fait qu'il est étranger à la commune.

Selon la famille, il est arrêté " par la Brigade Spéciale de Vichy pour avoir fait sauter les dépôts de ravitaillement de la Milice et des SS dans la région de Moulins et pour la destruction de batteuses dans plusieurs communes du secteur".

Selon les Archives Départementales du Tarn (cote 493 W 82), "En octobre 1943, il a été découvert chez lui à Treban un exemplaire du journal ""L'Humanité"".
 
Ils sont transférés au Centre de Séjour Surveillé de Saint-Paul-d'Eyjeaux (Haute-Vienne), puis le 23 octobre 1943 au camp d'internement de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).
 
 
Archives de la famille

 Carte envoyée de Saint-Sulpice-la-Pointe  par Paul BAQUIÉ à ses parents. Source: Archives de la famille.

Le 30 juillet 1944 l'administration française du camp de Saint-Sulpice-la-Pointe remet les prisonniers aux Allemands qui les transfèrent à Toulouse. En clair, les prisonniers sont livrés aux nazis.

Le 31 juillet 1944 Paul BAQUIÉ est déporté en compagnie de Gilbert BIDET, Claude BELIN et Auguste HONDE de Toulouse à Buchenwald où il arrive le 6 août dans le convoi N° I.252. Il reçoit le matricule N° 69904 et est transféré au Kommando de Plömnitz  après la quarantaine .
 
Plömnitz: Dès 1941 l'état-major allemand et la firme Solvay s'étaient mis d'accord pour utiliser les mines de sel de Plömnitz. Au mois d'août 1944 il est décidé d'installer une usine souterraine de munitions. Les détenus (plus de 1300 en janvier 1945) sont évacués en avril 1945.
Source: Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
 

Selon le livre mémorial il est libéré le 14 avril 1945 à Hinsdorf.

De retour à Marseille il y défile en 1945 en tenue rayée pour témoigner des horreurs de la Déportation. 

Source du document ci-dessus: René DUMONT  Jean EGAL mémoire oubliée  Editions Coralli 1998.

Le 3 août 1946 il épouse Jeannine MONGÉ-FRESIA à Marseille.

Selon le Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 30710), il est homologué en tant que Résistant au titre des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur), de la R.I.F. (Résistance Intérieure Française) et des D.I.R.  (Déportés et Internés de la Résistance).

Il décède le 24 avril 2004 à Manosque (04).
 
Note de l'AFMD de l'Allier:
César René BAQUIÉ
né le 9 avril 1920 à Marseille, arrêté le 31 août 1943 au lieudit Lalue à Treban (03), interné d'abord au camp de Saint-Paul-d'Eyjeaux le 3 septembre 1943, puis à Saint-Sulpice-la-Pointe le 23 octobre 1943, est hospitalisé à Albi (81) du 11 janvier 1944 au 19 août 1944 selon sa déclaration ou au 24 août selon les Archives Départementales du Tarn. Il décède le 13 mars 1991 à Marseille (12ème).
 
 
Sources:

- Archives de la famille

- Archives Départementales de la Haute-Vienne 185 W 3/55 Fonds de la Préfecture

- Archives Départementales du Tarn 493 W 82 et  493 W 48 (transmis par Jean-Philippe Lantes)

- Dumont René  Jean EGAL mémoire oubliée  Editions Coralli 1998

- Etat civil de Marseille (13)

- Livre mémorial de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Editions Tirésias 2004

 
- Mémorial Buchenwald Dora Kommandos  Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

- Service Historique de la Défense (Dossier GR 16 P 30710)

- Témoignage de Lucien Depresles

 
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